Ils n’ont certes pas grevé, mais leur mal-être est bien réel. 105 000 francs CFA, c’est la somme marquée sur les enveloppes distribuées à la fin du mois aux nouvelles recrues de la police nationale. Mais, selon l’une d’entre elles, ces agents perçoivent en réalité entre 80 000 et 90 000 francs, un prélèvement étant fait pour leur nourriture.
« Certes, être un porteur d’uniforme, c’est être au service de son pays. Mais, pour ce faire, il faut reconnaître la valeur de cet homme ou cette femme. Ils doivent être mis dans certaines conditions minimales afin de servir avec loyauté et dévouement », estime Souleymane Sacko, sergent de police. Selon lui, le salaire net d’un sergent de la police malienne ne dépasserait pas les 120 000 ou 125 000 francs CFA par mois. « La solde de base de la police est très mauvais, ce sont les primes qui gonflent nos salaires », affirme le sergent.
Il faut huit ans maximum afin de passer du grade de sergent à celui de sergent-chef. Tous les deux ans, il est procédé à un avancement d’échelon, qui permet à l’agent, si il est bien noté d’accéder, au sein du même grade, à un échelon indiciaire supérieur à l’échelon atteint. Il se traduit par une augmentation de traitement de 10 000 francs CFA sur le salaire. En 2004, une nouvelle loi portant statut des fonctionnaires de la police nationale a été adoptée. Elle modifiait la grille indiciaire de la police, faisant notamment passer un sergent de l’échelon 1 de 195 à 210 en indice. En clair, d’un salaire de 78 000 francs sans les primes à 84 000 francs CFA.
Un commissaire de l’échelon 4 toucherait quant à lui 197 200 francs CFA sans les primes, ce que nous n’avons pas réussi à recouper.
En se projetant dans l’avenir, le sergent Sacko appréhende déjà sa retraite, si son salaire ne devait plus dépasser les 125 000 francs CFA mensuels, car, une fois retraité, il ne bénéficierait plus des primes.
Source: journaldumali