Sur les réseaux sociaux, une publication relayée de façon récurrente prétend que des soldats français de la force Barkhane pillent l’or du Mali. Selon l’AFP via sa cellule de fact-checking, cette information est une fake-news : le montage est faux et les images truquées ou réutilisées. Les investigations n’ont pas permis de définir précisément à qui profite cette fausse rumeur.
Or, il est régulièrement avancé que les groupes terroristes profitent de cette activité illégale pour laquelle ils vont jusqu’à s’affronter entre eux. L’orpaillage au Sahel est pour eux une source de revenus conséquente qui permet de financer leurs exactions. En effet, comme le confirme un rapport d’International Crisis Group, « les sites artisanaux [d’exploitation de l’or] deviennent pour eux [les groupes terroristes] une source de financement mais aussi un lieu de recrutement ».
Au Nord Mali où sévit Ansar Eddine, certaines sources affirment que la majeure partie des sites d’orpaillage de la zone est tenue par les terroristes qui prennent la population et les mineurs en otage en les faisant travailler de force et en les dépouillant au nom de la Zakat !
Loin d’être un cas propre au Mali, selon le site de l’Institut d’Etude et de Sécurité, « dans l’est du Burkina, l’or de certains sites miniers contrôlés par des groupes extrémistes violents, […] ce métal précieux, constitue une importante source de financement pour les terroristes ». La même étude avance que « les groupes extrémistes […] recourent à la violence pour protéger des cachettes et sécuriser les voies de ravitaillement en s’attaquant à des postes transfrontaliers, qu’ils considèrent comme des obstacles à leur approvisionnement en matériel ».
Il serait difficile de contredire ces propos lorsque l’on se rappelle les 12 soldats et le gendarme ivoiriens tués le 11 juin dernier dans la ville de Kafolo, à la frontière avec le Burkina-Faso où le terrorisme sévit depuis 2016.
Par leurs agissements, les terroristes semblent avoir un projet bien précis : tuer les uns et réduire les autres en esclavage pour les exploiter.
Siaka Sidibé
Malivox