La gestion des problèmes d’ordre sécuritaire au Sahel devient de plus en plus complexe. Autrefois s’attaquant aux occidentaux et vu la présence rare de ceux-ci dans cet espace, les terroristes s’empennent maintenant aux personnalités africaines. Ces proies de proximité font une facture très salée pour leur libération. Et au bout du rouleau, la cagnotte est pleine pour continuer avec les salles besognes.
Le débat est sur la table et des analystes de toutes les pointures s’expriment sur le sujet. Comment débarrasser le sahel des nids de terroristes qui coupent le sommeil au monde entier ?
Dans cet espace, en terre africaine, le monde entier est bien là : Minusma, barkhane, les armées des pays membres réunies au sein du G5 sahel… malgré tout, le climat de vie se détériore au jour le jour. Les terroristes résistent et ont même tendance à être les maitres absolus du sahel.
Leurs tactiques pour se renforcer sont les plus inédites. Autres fois, ils prenaient en otage les occidentaux présents au sahel afin de bénéficier de grosses fortunes et de la libération des leurs dans des prisons. La condition sine qua non pour la libération des otages, c’était cela.
Les postures occidentales étant changées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la présence très rare des blancs au sahel a permis aux terroristes de revoir aussi leurs approches. Maintenant, ils s’attaquent aux personnalités africaines. La preuve la plus récente, c’est l’enlèvement du chef de file de l’opposition, Honorable Soumaïla Cissé, au moment des campagnes pour le premier tour des législatives. L’acte fait un retentissement international. Tout le monde s’implique pour le retour sain et sauf de ce gros calibre dans la marre politique malienne. Les résultats des six mois d’intense négociation ont abouti à des sujets à réflexion. Soumaïla n’est pas le seul libéré. Il y a aussi une française qui a fait 4 ans de captivité et deux Italiens. La monnaie d’échange ? En moyenne, 200 terroristes libérés des prisions de Bamako parmi lesquels 20 seraient des têtes pensantes des forfaitures commises par les groupes terroristes au Mali, au Burkina et en Côte d’Ivoire ; une rançon estimée entre 10-15 et 20 millions d’Euro.
Un très bon busness pour les groupes terroristes. Et cela semble être un coup de poker. Ce qui veut dire qu’ils feront désormais des enlèvements de personnalités africaines leur priorité afin d’engranger les mêmes exploits qui fructifient et renforcent leur sale boulot.
Cette nouvelle donne doit être étudiée de façon attentive par les chefs d’État des pays membres du G5 Sahel et leurs partenaires engagés dans cet espace dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Car cette menace à l’endroit des politiques et autres personnalités qu’on peut qualifier de proies de proximité impactera non seulement sur la mobilité des personnalités de haut niveau sur une bonne partie de leur territoire mais aussi rend insignifiant les efforts colossaux déployés par la communauté internationale.
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays