Les camps militaires maliens sont en proie, depuis 2015, à des attaques terroristes. Cette attaque cruelle du camp de Sokolo ne devrait pas étonner les vrais connaisseurs de cette zone.
Depuis l’attaque de la prison de Niono, nos autorités devraient revoir nos lignes sécuritaires dans cette région qui vit entre la forêt de Ouagadou et la frontière mauritanienne. Malgré les discours volontaristes de nos gouvernants, notre armée reste sous-équipée. Il est temps de repenser notre stratégie dans cette zone. La Mauritanie a créé, aux alentours de la frontière du Mali, des zones militaires puissamment sécurisées.
La mort de ces vingt gendarmes est une perte énorme pour le Mali car, il s’agit des gendarmes spécialisés dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Ce village des Saints a été attaqué en décembre 2019. Cette commune est un point stratégique pour les terroristes car, elle est proche de Ouagadou.
Chaque fois, c’est à nous de compter et de pleurer des martyrs. Depuis 2018, nous n’avons pas cessé de faire des suggestions dans nos différents articles. Parmi ces suggestions: la création des PC opérationnels bien équipé aux alentours des frontières; le recrutement des jeunes des zones rurales dans l’armée et la garde nationale; choisir également des hommes aguerris pour occuper ces camps non pas des jeunes sortants qui sont à leur première sortie ; élever le rang de commandement de ces camps.
A chaque attaque, les terroristes s’équipent en partant avec nos vivres et armes qui sont dans ces camps. La réflexion principale doit tourner autour de la question suivante: comment mettre fin à ses tueries ? Pourquoi sommes-nous toujours surpris dans nos camps? Et où sont nos appareils d’identification à longue portée?
Il faut refuser de dialoguer avec les terroristes. Les attaques récentes sont la conséquence du sommet de Ouagadougou.
Mohamed AbdellahiElkhalil, consultant chercheur spécialiste des questions d’insécurité sociale et sécuritaire au Sahel
Source: Le Débat