Pour le chef de la diplomatie française, dans une interview au « Monde », le combat antidjihadistes sera « très long », alors que treize soldats français ont été tués le 25 novembre dans un accident d’hélicoptères au Mali.
Les treize soldats français tués le 25 novembre dans un accident d’hélicoptères au Mali seront-ils les morts de trop au Sahel pour Emmanuel Macron ? Le chef de l’Etat a invité ses homologues des pays qui constituent la force conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) à venir en France pour une réunion à Pau, le 16 décembre, afin qu’ils « clarifient et formalisent leur demande à l’égard de la France et de la communauté internationale ». Très investi sur ce dossier, Jean-Yves Le Drian, le ministre des affaires étrangères, attend que tous les partenaires, africains comme européens, se remobilisent.
Emmanuel Macron a invité les chefs d’Etat du Sahel à Pau. Quel est son objectif ?
Il n’est pas illégitime qu’après des événements dramatiques, comme la mort de nos treize soldats, il y ait un besoin d’échanger et de clarifier avec les parties concernées, alors que la force « Barkhane » est engagée de manière forte contre les groupes radicaux dans la région. Nous avions d’ailleurs sondé, auparavant, nos interlocuteurs sur leurs disponibilités à venir. Il faut lever les malentendus et se remobiliser ensemble dans trois directions.
La première est politique. Sommes-nous bien d’accord pour poursuivre ensemble ce combat contre les djihadistes ? Il faut se le redire et que les autorités concernées le redisent à leur opinion. Ensuite, il est important que soient mis en avant les engagements que chacun compte prendre. Par exemple, pour le Mali, dans la mise en œuvre des accords d’Alger [signés en 2015 et qui prévoient une intégration d’ex-rebelles dans les forces de défense et une plus grande autonomie des régions]. Leurs objectifs doivent être réaffirmés et l’agenda, clarifié.
Enfin, il y a la remobilisation militaire. Quel point faisons-nous de l’action de la force conjointe [du G5 Sahel] ? Comment envisager une meilleure coordination des différents acteurs ? Nous devons mettre tout cela sur la table et sortir de cette rencontre avec des pistes d’actions clarifiées. Cela concerne aussi l’Union européenne qui sur ces trois points-là doit renforcer son action.
Source: lemonde