Voilà plus de 44 ans qu’un conflit oppose le Maroc aux hauts responsables algériens par polisario interposé au sujet du Sahara marocain, un ancien territoire sous domination espagnole depuis 1884 et que le Maroc n’avait jamais cessé, depuis son accession à l’indépendance le 18 novembre 1956, de revendiquer.
Fort de son droit, confirmé par la Cour Internationale de Justice (C.I.J), le 16 octobre 1975, le Maroc a récupéré ses provinces sahariennes grâce à l’organisation d’une Marche Verte le 06 novembre 1975 qui a abouti à la conclusion de l’Accord de Madrid le 14 novembre 1975.
Mais, les autorités algériennes soucieuses de leur hégémonie régionale et ayant un litige frontalier avec le Maroc au sujet des territoires de l’Est s’opposèrent et s’opposent toujours à la réalisation de l’unité territoriale de ce dernier.
Nul ne peut faire abstraction du morcellement du Maroc et de ses revendications territoriales légitimes après une simple lecture des archives coloniales françaises, anglaises, portugaises, allemandes, belges et espagnoles.
En effet, entre 1900 et 1912, les rivalités entre ces grandes puissances coloniales s’accentuèrent en raison des opportunités qu’offrait le Maroc dans les domaines économiques et stratégiques car en occupant le Maroc, on pouvait contrôler le détroit de Gibraltar et la route du Cap, en République d’Afrique du Sud et l’Empire coloniale français, installé confortablement en territoire algérien, cherchait à parachever son indispensable débouché sur l’Atlantique.
Nul ne peut ignorer la profusion de traités et d’accords intervenus pour la plupart entre les puissances coloniales et en dehors du Maroc, mais qui excluaient toute perte de souveraineté sur le territoire nationale marocain ou une extension du territoire algérien, à partir de la ville de Figuig en direction du Sud-Ouest.
Aussi, dans toutes ses négociations avec la France, le Maroc, à l’aube de son indépendance, manifesta sa volonté de rétablir sa souveraineté sur les territoires qui lui furent soustraits pendant l’occupation française. La proclamation de l’indépendance posait officiellement la question des limitations des frontières de l’Est et du Sud marocain.
Cependant, si l’Espagne reconnût formellement les droits du Maroc lors des Accords d’Avril 1956 pour la rétrocession de la zone Nord, il ne pût récupérer Tarfaya et Sidi Ifni qu’après de longues négociations mais non ses provinces sahariennes qu’il n’a jamais cessé de revendiquer.
Le processus de décolonisation du Sahara marocain débuta le 25 février 1956, jour où feu Sa Majesté Mohammed V prononça à M’Hhamid El Ghizlaine, devant les tribus du Sahara, un discours au cours duquel il réitéra la ferme volonté du Maroc de récupérer ses provinces sahariennes spoliées.
De cette date à 1974, la décolonisation du Sahara marocain fut retardée par les atermoiements et les procédés machiavéliques du régime franquiste espagnol qui entendait se maintenir dans ces provinces marocaines en raison de ses mines de phosphates, de sa richesse Halieutique, de sa proximité avec les Iles Canaries et de détourner le Maroc de sa revendication sur Sebta, Mellilia et les Iles voisines.
Cependant les choses changèrent en 1974, lorsque l’Espagne franquiste, invoquant la notion de territoire sans maître, prévoyait l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le début de l’année 1975.
Craignant à juste titre, une politique unilatérale de Madrid, qui risquait de provoquer la naissance d’un Etat fantoche au Sahara, le Maroc proposa une consultation à la Cour de Justice Internationale qui rendit, le 16 octobre 1975, un avis favorable au Maroc.
Ainsi, le Maroc organisa la Marche Verte pour récupérer ses provinces sahariennes et le 14 novembre 1975, à Madrid était signé l’accord tripartite hispano-marocco-mauritanien aux termes duquel l’Espagne remettait le territoire saharien aux deux autres signataires de cet accord.
Mais loin d’être clos, la question du Sahara marocain se mua en conflit algéro-marocain résultant d’une succession de crises toujours ouvertes et de promesses non tenues, qui font que la question des frontières entre les deux pays n’a jamais pu trouver de solution.
Deux raisons majeures ont toujours déterminé la politique hégémonique algérienne à savoir, la quête d’un accès à l’Océan Atlantique, érigée en nécessité économique pour l’écoulement des produits de son sous-sol (gaz, fer, pétrole) et pour son commerce africain et international mais aussi, et surtout, par son souci de créer au Sahara marocain un Etat satellite, la pseudo République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) et son pantin le polisario, en vue réaliser ses trois objectifs qui sont : devenir une puissance atlantique, étouffer le Maroc et se poser comme carrefour obligé entre l’Europe, l’Afrique, l’Orient, l’Asie et les Amériques.
Mais, au moment où la communauté internationale s’active pour éteindre les foyers de tensions et rétablir la paix et la sécurité, le polisario continue de poser une sérieuse menace pour la paix et la stabilité en Afrique du Nord et dans le Sahel et ce, sous la houlette des responsables algériens qui leur offrent le gîte, la soupe, la logistique et les armes.
D’ailleurs, dans son édition du 11 août 2019, le quotidien américain à grand tirage, « The Wall Street Journal » a publié un article de Dion Nissembaum, grand reporter et spécialiste des questions de sécurité nationale, titré « Sahara : Washington will not support a plan leading to a new African nation » traitant de la genèse de ce mouvement marxiste qu’est le polisario ainsi que sur ses liens avec le terrorisme régional.
Cet article signale que la situation sécuritaire dans la région rend le conflit une urgence à régler. Une réalité largement admise par les décideurs politiques américains dont l’Administration américaine, déjà sur plusieurs fronts pour faire face à la menace terroriste, est attentive à la situation dans la région du Sahara marocain et du Sahel.
C’est pourquoi, consciente des dangers que posent la fantomatique RASD, la Maison Blanche est déterminée à mettre fin à ce conflit, selon le quotidien, qui relève que la dynamique en cours sous les auspices des Nations-Unies est l’option la plus sûre et la moins coûteuse pour aboutir à une issue consensuelle. Les États-Unis « sont clairs, ils ne soutiendront pas un plan qui conduit à la création d’un nouvel État africain », relève en outre la prestigieuse publication US.
« Un nouvel État en Afrique pourrait en réalité être moins sûr. Si vous essayez d’établir un nouveau pays, cela pourrait créer une zone dont des insurgés et des groupes comme l’État islamique pourraient profiter et utiliser comme refuge », indique le journaliste dans une vidéo accompagnant son analyse en relevant que Washington et Rabat partagent la même position à cet égard.
Citant des responsables occidentaux et marocains, l’auteur assurent que les États-Unis soutiennent le Maroc en privé sur le dossier du Sahara marocain. Pour les États-Unis, l’indépendance n’est pas une option pour le règlement du différend autour du Sahara marocain, affirme le quotidien américain « The Wall Street Journal ».
Un article publié à point nommé puisque le Maroc, de Tanger à Lagouira, ville au fin fond du Sahara marocain fête ce 14 août 2019 le 40ème anniversaire du retour légitime de la province saharienne d’Oued Eddahab à la Mère-Patrie.
Ce à quoi Feu Sa Majesté Hassan II, tout à sa lucidité prémonitoire, répondra entre autres : « Nous nous faisons un devoir de garantir votre défense et votre sécurité et d’œuvrer sans relâche pour votre bien » ! Ce fut en vérité une manière de serment sacré, il s’inscrit dans le « Kassam d’Al-Massira », irrévocable, imprégné sans aucun doute de ce qu’il y a de plus profondément enraciné dans le coeur de cette vertu dénommée pacte entre le Trône et le peuple. Une dimension quasi messianique qui est au rapport entre les deux ce que l’engagement irréversible est à la fidélité proclamée entre deux forces de la Nation.
Quelque sept mois plus tard, en mars 1980, Feu Sa Majesté Hassan II s’était rendu à Dakhla pour une visite historique où il avait reçu un accueil plus que chaleureux et enthousiaste.
Cette visite ineffaçable, accomplie dans la tradition du Sultan Moulay Ismaïl et du Sultan Moulay Hassan 1er, traduisait ainsi sa ferme volonté de défendre cette province, ses populations et le patrimoine historique du Maroc ; visite qui fut poursuivie à plusieurs reprises par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Source: Farid Mnebhi