Depuis le 9 Septembre dernier, la liste des membres du nouveau gouvernement est connue. Un effectif de 32 ministres dont 11 femmes. Parmi celles-ci, quatre nouvelles entrantes ravissent la vedette, en raison de leur parcours extrêmement élogieux. Il s’agit bien de : Safia Boly, ministre de la Réforme de l’Administration et de la Transparence de la Vie Publique, Dr Diakité Aïssata Kassa Traoré, ministre de la Promotion de Femme, de l’Enfant et de la Famille, Lelenta Hawa Baba Ba, ministre des Mines et du Pétrole et Kaùissa Camara, ministre des Affaire Etrangères et de la Coopération Internationale.
« Etre une femme est, en réalité, terriblement difficile : en effet cela consiste essentiellement à avoir affaire à des hommes » disait l’écrivain Conrad. Cette sagesse est d’actualité dans notre pays. Cela par le fait de certains esprits malveillants qui n’ont trouvé d’autres centres d’intérêt que la nomination de quatre nouvelles tenantes de portefeuille ministériel. Comme par enchantement, sur les réseaux sociaux, dans les grins et dans certaines presses, tous les commentaires, même les plus saugrenus tournent autour de ces quatre nouveaux ministres femmes. Pas par ce qu’elles ne méritent pas leur présence dans le gouvernement, mais tout simplement parce qu’elles sont femmes, belles et intelligentes. Au vitriol ces baladins fondent leurs argumentaires sur des aspects superfétatoires, relatifs à la nationalité, aux liens de parenté ou d’un antécédent litige d’ordre professionnel. Mais aucun d’entre eux n’a réussi à prouver ou démontrer quelque chose de faux sur la biographie de ces ministres.
En clair ce qu’ils ne disent pas et qui leur fait mal se rapporte à l’avancée de la promotion du genre que le président IBK a fait preuve en ramenant le nombre de femmes ministres à 11. Pour noircir cette éclaircie, ils n’ont trouvé d’autres cibles que les nouvelles entrantes dans l’attelage gouvernemental. Or il suffit seulement de jeter un œil critique sur le parcours de ces ministres pour admettre que le chef du Gouvernement, sur proposition du président de la République a bien raison d’offrir à ces compatriotes leur chance dans la gestion des affaires publiques.
Sans risque de se tromper, Safia Boly, Dr Diakité Aïssata Kassa Traoré, Lelenta Hawa Baba Ba et Kamissa Camara. Ces perles rares, dénichées grâce à la lumière de la clairvoyance du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, disposent d’un parcours hors du commun qui suscite de la jalousie, curieusement chez certains énergumènes. Qui sont-elles ?
Dr Diakité Aïssata Kassa, la récompense au bout de la persévérance
Née le 20 avril 1966 à Bandiagara, Mme Diakité Aïssata Kassa Traoré a effectué ses études fondamentale et secondaire respectivement à Kayes, Koulikoro et Bamako entre 1972 à 1988. Son cursus supérieur a été marqué par son passage à l’université ‘’Patrice Lumumba’’ de Moscou ex URSS de 1988 à 1995, d’où elle a décroché son Doctorat en médecine générale.
De son retour au pays, elle a pratiqué des stages et plusieurs formations en vue de renforcer ses compétences et ses expériences. Parlant facilement le français, le Russe, l’Anglais, le Bambara et le Peuhl, Mme Diakité Aïssata Kassa Traoré a occupé entre autres, les postes de coordinatrice, du Projet PRADO (Programme des Adolescents) de l’ONG ASDAP durant 5ans (1999-2004) à Koutiala, Projet genre et Développement de l’ambassade des USA à Koutiala (2004-2006).
Présidente de l’Association ‘’Lumière’’ des Femmes de Koutiala depuis 2009, Mme Diakité Aïssata Kassa Traoré dispose de tous les atouts pour tenir les rênes du département de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille.
Mme Safia Boly, une experte confirmée dans la gestion des affaires des Nations Unies !
Rigoureuse, méthodique et structurée l’actuelle ministre de la Réforme de l’Administration et de la Transparence de la Vie Publique, Mme Safia Boly est de la dernière promotion de la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration Malienne (ENA), où elle a décroché sa Maitrise en Gestion des Entreprises en Juin 1997. Forte de réelles aptitudes intellectuelles dans la gestion, elle a été recrutée dès la fin de ses études supérieures comme chef du département des finances de la société privée de forage ‘’BAARA SA’’ de juin 1997-Décembre 1998. Pour renforcer ses connaissances, celle que ses camarades de promotion surnomment ‘’Fia’’ posera sa valise à Florida State University aux Etats-Unis, où elle sort avec une Maîtrise en Administration des Affaires, obtenue en Mai 2000. Puis commença pour elle, une longue carrière dans le système des Nations Unies. Elle est créditée d’une riche et remarquable expérience dans la gestion des affaires au niveau des organisations nationales et internationales.
En effet, elle dirigeait les opérations administratives et logistiques de la mission de maintien de la paix des Nations Unies en RDC (République Démocratique du Congo), avec un effectif de plus de 500 personnes et un budget colossal de 1milliard de dollar.
En plus, au-delàs d’avoir la lourde et exaltante responsabilité de gérer les ressources de la plus grande mission de maintien de la paix en Afrique, préparer les modèles financiers et les mécanismes de suivi-contrôle pour permettre aux responsables de la mission d’optimiser davantage ses ressources, Safia Boly, était celle-là qui, a su réussir la mise en œuvre du plan d’appui logistique des Nations Unies (l’ONU) en RDC lors d’une élection dont le montant s’élevait à 80 millions de dollars.
D’autres responsabilités non moins importantes ont été occupées par Safia Boly, dont entre autres, celle de la Gestion Financière du Bureau du Contrôleur (Département de la Gestion, Nations Unies) de Mai 2007-Juillet 2008 et celle du Budget. Elle a été consultante de la Gestion de la comptabilité du fonds d’affectation Spéciale et Portefeuille-Groupe Banque Mondiale (IBRD et IFC). Les compétences de cette compatriote lui ont valu d’être affectée auprès du Secrétaire Général adjoint de l’ONU en charge des services centraux d’appui comme conseillère. Avec brio, elle a dirigé les opérations du Centre des services de l’ONU, de septembre 2013 à juillet 2017.
Le dernier poste international occupé par Mme Safia Boly fut celui de gestionnaire des opérations administratives et logistiques de la Mission de l’ONU en République du Congo (MONUSCO).
Si la bonne gouvernance et la transparence sont les caractéristiques des fonctions du système des Nations Unies, force est de croire que Mme Safia Boly a le profil taillé à la mesure de son nouveau portefeuille, à savoir le nouveau département de la Réforme de l’Administration et de la Transparence de la Vie Publique.
Mme Lelenta Hawa Baba Ba, une technocrate à la tête du ministère des Mines et du Pétrole !
Détentrice d’un diplôme d’ingénieur en Géologie, option Métallogénie délivré par l’Ecole Nationale d’Ingénieur (ENI) de Bamako renforcé par des stages et plusieurs formations, Mme Lelenta Hawa Baba Ba est une fin connaisseuse du rouage de l’administration des Mines et du Pétrole au Mali.
Elle a été entre autres, directrice nationale adjointe de la Géologie et des Mines (Juin 2013 – Mai 2014) , Chef de la Division Etudes et Législation de la Direction Nationale de la Géologie et des Mines (Juillet 2008 – Juin 2013), Chef de Section Etudes, chargée de la gestion du Cadastre Minier du Mali au niveau de la Division Etudes et Législation (Mars 2005 – Juillet 2008). De même, elle a été Chargée du contrôle et du suivi de forage mototarrière et sondage RC au compte de la société ETRUSCAN (novembre 2004 – Mars 2005) ainsi que du contrôle et du suivi de forage dans le cadre du contrat de travail signé entre le Bureau de recherche et Exploitation des Eaux Souterraines et de Surfaces et l’Energie du Mali (Avril – Août 2003).
Riche de ces expériences, Lelenta Hawa Baba Ba occupait le fauteuil de directrice des Mines et du Pétrol depuis 2014 jusqu’à sa nomination comme ministre des Mines et du Pétrole. Comme un officier sac à dos dans l’armée, elle a grimpé les échelons pour occuper aujourd’hui la 1ère responsabilité de ce secteur en qualité de ministre des Mines et du Pétrole.
Kamissa Camara, pour requinquer la diplomatie malienne !
Jeune, souriante et instruite, Kamissa Camara, par la force des choses est devenue la nouvelle coqueluche du Gouvernement, au regard de l’attraction qui sa personnalité suscite auprès de l’opinion nationale. Son défaut, d’avoir à elle seule trois nationalités et sa qualité, d’être souriante et intellectuelle.
A 35 ans, Kamissa Camara est promue pour donner à la diplomatie malienne sa réputation d’antan. Surtout qu’elle a dejà fait son baptême du feu auprès du président de la République comme Conseillère diplomatique. Et ce n’est pas son parcours qui en fera dire le contraire.
Politologue, elle est détentrice d’un Master en Economie Politique et du Développement de l’Université Pierre Mendes de Grenoble en France. En 2007, elle a fait son stage de fin d’études à la Banque Africaine de Développement (BAD) en Tunisie. C’est de là, qu’elle s’est expatriée aux Etats Unis. Un pays où elle avait fait son stage, plus précisément au bureau des Nations Unies à Washington pour l’obtention de sa licence en 2005. Elle a travaillé pour le National Endowment for Democracy en tant que vice-directrice des programmes Afrique de l’Ouest et du Centre et à Partners Global en tant que Directrice Afrique. Dans la campagne d’Hillary Clinton, elle a joué un rôle important au sein de « Africa Policy Group ». Elle est créditée dans le pays de l’oncle Sam d’un parcours élogieux, surtout au sein de National Endowment for Democracy (NED) et à la Fondation Internationale pour les systèmes électoraux (IFES) où elle a développé une expertise en assistance électorale et bien d’autres.
Née à Grenoble (France) de parents immigrés depuis les années 70, Kamissa Camara est l’ainée d’une famille de quatre enfants. Très rattachée à la culture familiale, Kamissa dans son post de remerciement sur sa page facebook n’a pas manqué de remercier sa maman, son frère et ses sœurs pour leur accompagnement dans sa réussite. « Malgré cette lourde tâche qui m’attend, je compte rester moi-même et garder mon sourire…Faites de même » a-t-elle dit.
Par Mariam SISSOKO
Source: Le sursaut