Sur les traces de l’URD, le Rassemblement pour le Mali (RPM), parti de feu Président Ibrahim Boubacar Keïta, vient de célébrer son 23ème anniversaire dans la division totale. Deux camps sont farouchement opposés. Il s’agit du clan du président Dr Bocary Tréta et celui du secrétaire général, Me Baber Gano.
30 juin 2001 – 30 juin 2024, cela fait 23 ans que le RPM a été créé grâce à la volonté des amis, camarades et sympathisants d’El hadj Ibrahim Boubacar Keïta. Rappelons qu’à sa création, le RPM s’est fondé sur les valeurs sociétales profondes d’honneur et de dignité. Ce projet politique né à partir d’un vaste courant d’idées, ainsi que d’un formidable élan de sympathie et de solidarité a obtenu l’adhésion de nos compatriotes. Depuis, le parti du Tisserand a remporté de brillantes victoires électorales déjà lors des élections législatives de 2002. Cet élan a été maintenu lors de la présidentielle et des législatives de 2013, des communales de 2016 et des législatives de 2020.
Pendant ces 23 ans, il y a eu des hauts et des bas. Le parti a célébré cet anniversaire dans une période de doute, car après la perte du pouvoir le 18 août 2020 et un peu plus de 2 ans après le décès du président fondateur, IBK. Et pour cause, des divergences des points de vue entre les responsables du parti. Après avoir perdu le pouvoir en 2020, les Tisserands sont dans la tourmente. Après les événements de 2020, le premier grand choc subi par le parti a été la démission du président des jeunes, et non moins ancien président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné. Après le départ de ce baron, une véritable querelle de clochers éclata au sein du parti, occasionnant sa descente aux enfers. Les divergences ont conduit à un procès qui a connu son épilogue le 12 juin 2023 par l’arrêt de la Cour suprême qui a renvoyé le parti à l’organisation d’un congrès. Hélas ! Les partisans de Baber Gano ont préféré la politique de la chaise vide. Que de moments difficiles vécus ces dernières années. Le challenge pour les Tisserands est d’avoir des ressorts nécessaires pour surmonter cette période de doute et revenir jouer dans la cour des grands. La gestion du pouvoir du RPM a été un goût d’inachevé. Il appartient aux responsables de se retrouver afin de tourner cette page sombre. En politique, il ne faut jamais abandonner ses convictions.
Jean Goïta
La lettre du Mali