Les dirigeants politiques, présents lors de la rencontre, ont exprimé la nécessité d’une unité de pensée et d’actions afin de faire aboutir ce processus visant à renforcer notre démocratie.
Un atelier de haut niveau a réuni hier l’alliance « Ensemble pour le Mali » (EPM) et le gouvernement sur le thème : « Le processus de révision de la Constitution du 25 février 1992 ». La rencontre s’est tenue à Orpheus Dream Village Hôtel. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, en présence notamment du président de l’alliance EPM, Dr Bocary Tréta, du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf.
L’atelier avait pour objectif d’harmoniser les points de vue du gouvernement et des partis de la majorité présidentielle dans la conduite du processus de révision constitutionnelle.
Dans son allocution de bienvenue, Dr Bocary Tréta a salué l’initiative du Premier ministre qui a proposé l’idée de réunir la majorité présidentielle autour de l’importante question relative aux reformes institutionnelles. « Nous avons tous une légitime fierté de nous retrouver ensemble, de respirer le même souffle, et au même rythme », s’est réjoui le président du RPM qui ajoutera qu’il était nécessaire d’harmoniser les positions sur les questions essentielles, travailler à donner « plus de visibilité à notre action commune ». Pour lui, il est indispensable de poser les jalons de la mise en œuvre du projet présidentiel ‘’Notre grand Mali avance’’.
Le Premier ministre a, pour sa part, félicité le président de l’alliance «EPM», pour ses efforts. Soumeylou Boubèye Maïga soulignera ensuite la nécessité d’une unité de pensée et d’actions entre le gouvernement et la majorité présidentielle. S’exprimant sur la nécessité de réviser la Constitution de février 1992, le chef du gouvernement a évoqué des insuffisances à corriger et la prise en charge de certaines dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.
Rien de bizarre. Soumeylou Boubèye Maïga a expliqué aussi que la révision vise essentiellement à renforcer l’Etat et la souveraineté de la nation, à fortifier nos institutions de manière à garantir leur permanence et leur continuité et avoir une organisation plus rationnelle et plus efficiente des pouvoirs publics.
«Le président de la République souhaite que nous renforcions notre démocratie par une représentation plus large des populations, notamment par la création d’un Parlement à deux chambres (l’Assemblée et le Sénat), et puis une prise en compte plus approfondie des pouvoirs locaux et régionaux qui permettrait que les diversités de notre pays s’expriment, tout en garantissant le caractère unitaire et indivisible du pays. Il s’agira aussi de garantir les libertés, les droits fondamentaux des citoyens, les droits nouveaux (le genre, l’environnement, etc.) », a développé le Premier ministre. Il ajoutera que dans la mise en œuvre de cette révision constitutionnelle, le gouvernement a adopté une démarche consensuelle qui a consisté en la mise en place d’un comité d’experts et surtout du Cadre de concertation national qui comprend, outre la classe politique, la société civile, les mouvements signataires de l’Accord.
Actualité oblige, le chef du gouvernement s’est prononcé sur la controverse autour de l’appui financier que le gouvernement a voulu apporter à l’organisation d’une prière pour la paix par le Haut conseil islamique. « Franchement, on n’a vu rien de fondamentalement bizarre. L‘Etat a toujours soutenu toutes les initiatives de citoyens qui disent agir pour la paix, et donc quand l’Etat a été informé que le Haut conseil voulait organiser une journée de prière pour la paix et la cohésion, bien sûr, nous avons fait ce qu’il fallait faire. Quand il nous est apparu que ce n’était pas une initiative unitaire, tout en maintenant le principe de l’appui, nous avons réduit le niveau de l’appui. Même quand il s’agit des individus pour des objectifs personnels, nous les appuyons », a-t-il clarifié.
Au cours des travaux de l’atelier, les participants ont eu droit à la présentation de quatre communications. A la suite des communications, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a fait un exposé sur le processus de la révision constitutionnelle. Ibrahim Bocar Ba s’est chargé d’expliquer comment l’initiative de la révision constitutionnelle décidée par le président de la République est portée par la majorité présidentielle.
Aboubacar TRAORé
L’Essor