L’année 2015 a été celle des difficultés pour le secteur minier malien, singulièrement l’or. Les revenus aurifères ont substantiellement chuté, passant de 275 milliards FCFA à 245 milliards FCFA, soit une baisse de 11%. Quant aux prévisions 2016, elles passent de 52,85 tonnes à 47,37 tonnes. Des inquiétudes financières se profilent à l’horizon.
Troisième grand producteur africain de l’or, après la République Sud-Africaine et le Ghana, le Mali voit la courbe de sa production aurifère chuter depuis l’année dernière. Les nouveaux chiffres publiés témoignent de la baisse remarquable des revenus de l’or malien qui passe de 275 milliards FCFA à 245 milliards FCFA, soit un taux de diminution de 11%.
Selon les explications du Directeur de la planification et des statistiques, Mohamed Ouédraogo, « les revenus en 2015 incluent 165,5 milliards FCFA en impôts ; 33,898 milliards FCFA en droits de douanes et 45,57 milliards en dividendes et autre sources de revenus ». Ce dernier dans ses détails a affirmé que l’or a contribué au PIB du Mali à concurrence de6, 2 % l’année dernière contre 6,5% en 2014.
Comme facteurs de cette chute de revenus, le directeur de la planification et des statistiques a pointé le faible prix de l’or sur les marchés mondiaux et la constance dans la production de ce métal précieux, malgré que celle-ci passe légèrement de 49865 tonnes en 2104 à 50502 tonnes en 2015. De 1200 dollars en 2014, l’once de ce métal a été cédée à 1068 dollars en 2015. Il faut en outre ajouter le fait que le Mali est un carrefour du commerce de l’or dans la sous-région, un lieu d’écoulement de la production artisanale aurifère provenant des voisins guinéens, ghanéens et autres.
Année 2016 très inquiétante
Nonobstant le record en 2015 du Mali en exportation de l’or (70,2 tonnes), la situation de cette année est loin de connaître de l’amélioration. Ce qui a contraint notre pays à une révision de ses prévisions sur la production d’or de cette année 2016. Lesquelles passent de 52,85 tonnes à 47,37 tonnes. C’est dire que le Mali ne peut nourrir de réels espoirs en termes de retombées financières. A moins que le prix de l’once s’améliore sur le marché mondial.
Des problèmes à résoudre
Des ennuis financiers se profilent à l’horizon contre l’économie malienne en difficultés à cause de la crise politico-sécuritaire de 2012. Le secteur des mines est confronté à des problèmes que le Ministre des mines est incapable de résoudre. Il s’agit des licenciements abusifs des ouvriers des mines par leurs patrons, le non respect des conventions et des plans sociaux, les prélèvements opérés sur les salaires des ouvriers non versés aux structures sociales comme l’INPS, les grèves qui coûtent au moins 800 millions FCFA par jour etc.
Lors d’une de ses conférences de presse tenue en fin juin 2016, la Section Nationale des Mines et Industries (SECNAMI) n’a pas manqué d’évoquer la mauvaise foi du Ministre des Mines d’alors quant à la solution aux problèmes qui prennent en otage son secteur. « Un ministre qui n’a rien pu faire pour résoudre cette affaire, c’est déplorable. Il nous a déçu », a lâché l’un des conférenciers. Au lieu de fuir ses responsabilités, le Ministre devrait confronter les syndicats grévistes des mines aux patrons pour trouver une solution négociée. A moins qu’il soit complice des patrons miniers qui lui donneraient des sous pour le réduire au silence.
Dieumerci AKPITISON
Source: Le Soft