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Réunion au Conseil de Sécurité consacrée à l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel Les Etats-Unis toujours opposés à lui conférer un mandat onusien

Le siège de l’ONU, à New-York, a abrité, jeudi dernier, une réunion du Conseil de Sécurité consacrée à l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel. Cette rencontre s’est déroulée avec la participation active du chef de la diplomatie burkinabé, Alpha Barry, dont le pays assure la présidence du G5 Sahel. Malgré les différents plaidoyers menés, il semble que ce n’est pas pour demain que la force conjointe du G5 Sahel sera placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies.

Pourtant, ce combat est aujourd’hui unanimement porté par les chefs d’Etat des cinq pays constituant l’organisation ainsi que par de nombreux partenaires. Ce, dans la mesure où il vise à permettre à la force conjointe du G5 Sahel d’échapper aux contraintes de financement et d’équipement. Il faut rappeler que, malgré ces contraintes, la force conjointe du G5 Sahel a mené sept opérations depuis le 15 janvier 2019 grâce essentiellement aux moyens de ses Etats membres.

Jusqu’ici, cette force n’est toujours pas parvenue à boucler entièrement le financement lui permettant de poursuivre ces opérations. Rappelons qu’au cours de cette réunion, les Etats Unis ont réitéré leur refus catégorique de voir cette force être dotée d’un mandat onusien. Ainsi, pour l’Ambassadeur américain à l’ONU, Jonathan Cohen, « les Etats-Unis ne cessent de répéter que l’autorisation au titre du chapitre VII n’est pas nécessaire pour accomplir les missions de la force conjointe. Les Etats du G5 Sahel se sont déjà dotés d’accords sur les opérations militaires dans leurs territoires respectifs ».

Il est même allé plus loin, en déclarant sa déception de voir que certains membres du Conseil de Sécurité, comme la France  » continuent d’évoquer le chapitre VII et l’affectation de contributions à la force« . Le diplomate américain a tout de même précisé son pays était conscient de la nécessité d’atteindre la pleine opérationnalisation de la force en rappelant que l’administration américaine a mobilisé à ce jour 111 millions de dollars de soutien financier aux cinq pays sahéliens.

Dans le même cadre, l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre a réitéré l’ambition de son pays de « renforcer le soutien multilatéral à la force conjointe du G5 Sahel via l’octroi d’un mandat robuste« . Car, selon lui, « seul un soutien prévisible et durable est de nature à assurer le succès des efforts« de la force conjointe à moyen terme. Avant de soutenir qu’il allait porter cette proposition au Conseil de sécurité « dès que la force aura enregistré ses premiers résultats significatifs« .

Ainsi, il semble que les Etats-Unis et la France ne seront pas, en tout cas dans l’immédiat, sur la même ligne concernant la forme que doit prendre l’appui au G5 Sahel. Alors que Paris revendique un mandat du Conseil de sécurité pour permettre à l’ONU de contribuer au financement multilatéral de la force, Washington privilégie un soutien bilatéral accordé directement aux pays concernés.

En attendant qu’une décision définitive soit prise, le terrorisme continue de tisser sa toile au Sahel. Aujourd’hui, outre le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont également très affectés par la lenteur d’une décision sur l’avenir de cette force conjointe.

D’autant que, malgré l’appui que lui apporte la MINUSMA, celle-ci est soumise à des restrictions géographiques dans la mesure où elle ne peut aller au-delà du territoire malien.

M D

Source: l’Indépendant

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