Un an après le lancement de l’opération Serval ayant permis de sécuriser Bamako et de rendre au Mali son intégrité territoriale, le président François Hollande estime que «l’essentiel de la mission a été accompli».
Un succès militaire donc, qui pousse les forces françaises, fortes de 2.500 soldats à quitter progressivement le pays dès le mois de février pour passer le relais à la mission de l’ONU et à l’armée malienne. Finalement bien peu de mots sur le Mali au cours de la conférence de presse largement, tenue, avant-hier, par le président français et suivie largement dans le monde.
François Hollande a confirmé le calendrier de retrait des soldats français sur le territoire de notre pays. Le Mali ne comptera plus que 1.600 soldats français en février et 1.000 à la fin du printemps a-t-il déclaré.
Cette annonce avait déjà été faite début janvier lors de ses vœux aux armées sur la base aérienne de Creil.
Il est revenu sur les succès de l’opération Serval : « les djihadistes ont été vaincus, l’État se reconstitue, les élections ont eu lieu. »
Il a surtout tenu à rappeler que « le Mali est une victoire. Il y a des moments où il faut saluer les victoires, s’en est une », pour préciser ensuite que c’est « une victoire contre le terrorisme, pour la démocratie, pour le développement ».
Cet engagement de la France à intervenir militairement à notre pays, à la demande des autorités d’alors, devait répondre à trois objectifs : arrêter l’offensive lancée par les terroristes vers le Sud ; désorganiser les réseaux et la logistique des terroristes ; ramener les conditions d’une normalisation de la vie politique, soutenir la remontée en puissance de l’armée malienne et assister la MISMA, transformée plus tard en MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) dans le cadre de la résolution 2011 du Conseil de sécurité des Nations unies.
En l’espace de quelques jours, la force Serval a stoppé l’offensive des terroristes et engagé une offensive sur l’ensemble des villes au nord de la boucle du fleuve Niger, permettant au gouvernement de recouvrer l’intégrité et la souveraineté du pays.
Déjà, à la mi-février 2012, l’ensemble des principales villes du pays avaient été reprises, et la force a porté son effort dans le nord-est du pays afin de désorganiser en profondeur les groupes terroristes.
Ces opérations, menées conjointement avec les forces armées maliennes ou en coordination avec les forces africaines de la MISMA, puis de la MINUSMA, ont permis de neutraliser plusieurs centaines de terroristes et d’affaiblir leur potentiel logistique.
Environ 160 bâtiments et dépôts logistiques et 120 véhicules appartenant aux groupes terroristes ont été détruits.
Par ailleurs, 220 tonnes de munitions et plusieurs centaines d’armements ont été saisis ; une vingtaine de tonnes de nitrate d’ammonium a été détruite.
Parallèlement, une force de l’ONU, la MINUSMA, s’est déployée le 1er juillet 2013, prenant la suite des actions conduites par la MISMA, et l’Union européenne a lancé la mission EUTM Mali au profit de l’armée malienne.
La vie politique a également repris, avec l’organisation d’élections nationales en 2013, puis d’élections législatives à la fin de la même année.
L’ensemble de ces avancées a été obtenu au prix d’un engagement intensif des armées, et au prix de la vie de sept militaires français tombés au champ d’honneur. Au plus fort des combats, 4500 militaires ont été engagés dans l’opération Serval. D’un point de vue logistique, le terrain malien, extrêmement vaste et soumis à de fortes contraintes naturelles, a posé de nombreux défis aux unités de la force.
Selon des sources militaires, plus de trois millions de kilomètres ont ainsi été parcourus par les logisticiens de la force, et plus de 17 millions de litres de carburant aéronautique et 3 millions de litres de carburant terrestre ont été consommés.
Aujourd’hui, environ 2 500 militaires français sont engagés sur le théâtre des opérations.
Leur mission vise à poursuivre la désorganisation des réseaux terroristes et de leur logistique, et à accompagner la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMA) et à appuyer l’engagement de la MINUSMA.
« Nous avons maintenant la situation bien en main », l’opération militaire Serval lancée le 11 janvier 2013 ayant été « un succès reconnu » par les Maliens, mais aussi « l’ensemble de la communauté internationale », a fait valoir le chef de l’État français qui s’exprimait dans un hangar, devant une Rafale, l’avion de combat de Dassault.
« Au Mali, l’essentiel de la mission est accompli » et « la mission est en train de s’achever », s’est-il encore félicité.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: Info-Matin