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Retour sur les gros scandales du mandat : Achat de l’avion d’IBK : la casse du siècle !

Le mandat d’Ibrahim Boubacar Keita a été marqué par des magouilles, détournements de deniers publics et autres surfacturations. De l’achat de l’avion présidentiel à celui des équipements militaires pour l’armée malienne en passant par la sulfureuse affaire d’acquissions des  pick-ups… les scandales de gouvernance se sont succédés. Retour sur deux gros scandales du mandat.

En cinq ans  de  mandat, les scandales financiers se sont multipliés et sont restés impunis. Cela en dépit des promesses  du  candidat IBK qui jurait de mener une lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière.  Celui-ci avait été plébiscité par une large majorité de ses concitoyens. Ceux-ci croyaient que l’élection d’IBK allait inaugurer  le début d’une nouvelle ère pour le Mali. Et les Maliens rêvaient d’écrire, sous le leadership du « Kan kelen tigui », une nouvelle page de leur histoire. Mais très vite, le désenchantement  fut au rendez-vous, car les premiers actes de « l’Homme de la situation »  ont  montré des signes évidents de rupture entre son discours électoraliste et la réalité. Le peuple découvre un régime corrompu avec des scandales en série.

Achat de l’avion présidentiel : la casse du trésor public

Alors que la présidence malienne disposait déjà d’un avion Boeing  (727) en bon état et dont l’assurance contractée auprès de l’assureur londonien, Allianz, avait été renouvelée jusqu’en 2015, IBK  fait acheter en 2014 un Boeing 737 dont personne ne sait à présent le prix exact. Des montants allant 18 milliards F CFA à 20 milliards F CFA ont été avances… Une opération des plus opaques qui s’effectue via une société écran basée à Aruba, un paradis fiscal des Caraïbes (Mali BBJ Limited) et qui justifie le versement d’une commission de 1,4 milliard de FCFA. A cela s’ajoute un contrat de maintenance de 3 milliards de FCFA par an signé avec la société Jet Magic Limite. Cet achat s’est effectué hors de toute inscription budgétaire, à la  suite d’un montage financier opaque de type mafieux mêlant sociétés-écrans et hommes d’affaires douteux. Le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale étaient sortis de leur réserve pour exprimer leur mécontentement. Le Bureau du Vérificateur général a été commis par le FMI pour auditer cette affaire, ainsi que la section des comptes de la Cour suprême par le gouvernement malien. Les rapports de ces deux structures de contrôle sont accablants  des surfacturations comprises entre 29 milliards et 38 milliards sont décelées. Pis, aujourd’hui encore, nul ne sait si l’avion appartient au Mali.

 Scandales autour d’achat d’équipements militaires

Au même moment, était révélée aux Maliens et au monde entier la nature d’un marché de gré à gré de 69 milliards de FCFA attribué, en violation des règles des marchés publics, à un proche de la famille présidentielle, Sidi Mohamed Kagnassy, directeur général de la société Guo-Star Sarl et promu aussitôt conseiller spécial du président. Avec l’avenant, le marché a finalement porté sur 108 milliards de FCFA. Le fait que le marché soit attribué de gré à gré est un piétinement flagrant des principes élémentaires de passation de marché public. Pire, dans le même contrat, les Maliens apprendront que  le ministre des Finances de l’époque, Mme Fily Bouaré, a couvert ce marché par  une garantie de 100 milliards de francs CFA. Des personnalités, avaient profité de ces affaires pour se livrer à des surfacturations dont seules les Républiques bananières ont le secret.

Bien d’autres marchés de ce genre existent, surfacturés et couverts par l’impunité. En avril 2016, le gouvernement a remis au MOC (Mécanisme opérationnel de coordination)  42 véhicules destinés aux patrouilles mixtes. La presse a rapporté que lesdits véhicules ont coûté à l’État 2, 300 milliards de FCFA, soit plus de 50 millions l’unité.  Le Parena (Parti pour la renaissance) a publiquement critiqué ce marché et sollicité l’intervention des pouvoirs publics pour sauver l’argent public. En vain!

 Détournements sur le dos de l’armée

En février 2018, la Cour suprême avait condamné l’Etat à payer plus de 20 milliards de FCFA  à un fournisseur de l’armée. Aujourd’hui encore de nombreuses questions sont posées autour de cette affaire et surtout de cette décision judiciaire qui profite à des gens soupçonnés de surfacturation. Comme si cela ne suffisait pas, le mercredi 25 avril 2018, lors d’une conférence de presse, le Parti pour la renaissance nationale (Parena) fait état  de détournements et de magouilles à grande échelle dans  l’achat d’hélicoptère et d’avions de combat pour l’armée malienne.

Les Maliens “ont le devoir de s’interroger sur la vraie destination des centaines de milliards votés par l’Assemblée nationale pour mettre l’armée dans les conditions” pour faire face à la menace djihadiste, a déclaré Tiébilé Dramé, président du Parena, en référence à la loi quinquennale de programmation militaire adoptée en 2015, d’un montant de 1.230 milliards de FCFA (1,875 milliard d’euros). Ainsi, dans un document étoffé, le leader du Parena s’est en particulier interrogé sur l’exécution d’un contrat signé en juin 2015 au salon du Bourget (France) avec l’entreprise brésilienne Embraer pour la vente de six avions de combat A-29 Super Tucano.

La société s’apprête “à livrer quatre appareils”, a-t-il indiqué, ajoutant : “Où sont donc passés les deux autres avions?”.  Il a également dénoncé les conditions d’achat de deux hélicoptères Super Puma, dont un d’occasion, en espèces. Selon lui, exigeant que le président Ibrahim Boubacar Keita rende publics des rapports attestant de détournements des dépenses militaires. Le rapport a aussi mis en exergue des disfonctionnement au niveau de la formation des pilotes. La formation d’un pilote, selon des experts américains se situe entre 20 et 35 millions de FCFA. Mais, selon le document du Parena, le Mali a signé un contrat de 3,78 milliards de F CFA pour la formation de 15 pilotes. Ce qui fait que la formation de chaque pilote est facturée à 250 millions FCFA…

Mémé Sanogo

 

Source: L’Aube

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