Les populations le long des rails vivent une situation très difficile. Des enfants ont abandonné l’école pour cause d’insécurité alimentaire car les familles qui les hébergent n’ont plus les moyens de survies. De Kati à Kayes presque toutes les gares ont fermés. Ayant longtemps vécus dans cette situation déconcertante, les jeunes riverains des rails ont pris l’initiative de créer des mouvements dont le collectif « Sauvons les rails » pour exiger le retour du train voyageur qui a cessé de circuler depuis 2016. Après plusieurs démarches infructueuses pour le retour du retour du train voyageur, les responsables du Collectif « Sauvons les rails » exigent la reprise de leurs activités avant le 31 décembre 2017. Selon eux, à partir de cette date, si rien n’est fait pour le retour du train voyageur, ils vont envisager des actions fortes. « Cela constituerait une violation des droits élémentaires de l’homme, à -savoir la circulation des personnes et de leurs biens », disent-ils.
L’historique du mouvement, sa création, la situation actuelle de transrails ont été entre autres points développés par Issa Diawara, le président du Collectif « Sauvons les rails » le samedi 18 novembre 2017 au Carrefour des jeunes. Selon le président du Collectif, Issa Diawara, le train voyageur a cessé de circuler depuis 2016. Il dira qu’avant d’arriver à cette situation, les jeunes avaient démarché d’abord des organisations de la Société Civile de la région comme la CADERKA, L’ADBF.
Ces organisations les avaient fait savoir qu’il y a eu beaucoup de promesses de la part des autorités. Mais selon le président du collectif, ces promesses n’étaient en fait que du leurre. Il a indiqué qu’après la création des mouvements, il ont rencontré les populations qui ont apprécié et adhéré à la cause des mouvements. Selon lui, c’est à partir du 1er mai, qu’il y a eu des barricades, après un ultimatum le 30 avril. La 1ère médiation n’a pas eu d’effet, a-t-il laissé entendre, jusqu’au 1er accord qui a porté sur le retour du 1er train voyageur et l’engagement du ministre de l’équipement à rencontrer les populations de Mahina.
Selon le président du Collectif, le mouvement s’est engagé, pour sa part, à lever ainsi les barricades. Aussi, il a fait savoir qu’un accord a eu lieu entre le directeur de la régie, M. Djibril Naman, représentant le ministre des transports et les représentants du mouvement. C’est à partir de cet instant que le mouvement a aussi décidé de prolonger la date de l’ultimatum jusqu’au 15 juin.
Il a indiqué qu’il y a eu quelques points d’accord à savoir : l’engagement du gouvernement à débloquer 4, 6 milliards de FCFA dans un bref délai, la mise en place d’un cadre de concertation qui n’a jamais eu lieu. Aussi, selon M. Diawara, le gouvernement s’est également engagé à amener le train voyageur avant le 31 décembre 2017. Mais, selon lui, après avoir visité les garages de Korofina, celui qui supervise les travaux, les a fait croire aussi qu’il y aura deux rames et que la partie confort sera rétablie ainsi que la mise en marche de 2 machines avec une locomotive 2205 qui sera détachée de la circulation du train marchandise pour le train voyageur.
Aujourd’hui, l’Etat malien n’a rien investi pour les rails et de l’autre côté, les travailleurs ont dit n’avoir rien reçu sur les 4, 6 millions de FCFA promis, a indiqué M. Diawara. Il dira que les 300 millions de dollars prononcé par le président de la République lors de sa visite à Kayes n’étaient en fait que l’argent promis par la Banque Mondiale qui a décidé de donner cet argent aux 2 Etats, c’est-à-dire le Mali et le Sénégal. Aujourd’hui, les cheminots Maliens sont à 3 mois sans salaire a fait savoir le président du Collectif. Pour lui, ceci présage déjà que l’Etat n’a fait que de fausses promesses. Une raison fondamentale qui fait douter le Collectif de la sincérité des autorités par rapport au retour du train voyageur, a-t-il ajouté.
En conséquence, le président du Collectif et ses camarades, à savoir, M. Adama Camara, chargé de l’information du Collectif, Mme Fanta Traoré, membre du mouvement, en abondant dans le même sens ont arrêté comme date butoir le 31 décembre 2017pour la reprise de leurs activités. Selon les conférenciers, à partir de cette date, si rien n’est fait pour le retour du train voyageur cela constituerait pour eux une violation des droits élémentaires de l’homme, à -savoir la circulation des personnes et de leurs biens.
Fakara Faïnké
Source: Le Républicain