Les hostilités ont éclaté peu après minuit, mardi. Selon les autorités arméniennes, les forces azerbaïdjanaises ont attaqué plusieurs villes sur le territoire arménien, dont Goris et Sotk, pendant dix heures d’affilée, avec « de l’artillerie, des mortiers, des drones et des fusils de gros calibre ». « Ce qui est particulièrement préoccupant, c’est que des infrastructures civiles ont aussi été prises pour cibles », affirme au Monde la défenseuse des droits arménienne, Kristine Grigoryan. Le nombre de victimes était encore incertain, mardi soir, mais au moins dix civils ont été blessés. Moscou, qui revendique le rôle d’arbitre entre les deux anciennes républiques soviétiques, a annoncé avoir négocié un accord de cessez-le-feu, théoriquement en vigueur depuis mardi matin.

Le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a dénoncé une « agression ». De son côté, l’Azerbaïdjan, dirigé par le président autoritaire Ilham Aliev, a rejeté la responsabilité de l’escalade sur l’Arménie, accusée de « viole[r] de manière intense le cessez-le-feu ». « Les provocations commises par les forces arméniennes à la frontière entre les deux pays ont été repoussées, tous les objectifs ont été remplis », s’est félicité la présidence.

« Fausse équivalence »

La Russie s’est dite « extrêmement préoccupée » et a appelé les deux parties à la « retenue ». L’Union européenne (UE) a réclamé l’arrêt des hostilités et annoncé que le président du Conseil européen, Charles Michel, qui dirige une mission de médiation entre Erevan et Bakou, allait s’entretenir avec les autorités des deux pays. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi appelé à « désamorcer les tensions », tandis que la France a exhorté à  un « strict respect du cessez-le-feu et au respect de l’intégrité territoriale de l’Arménie ». L’Elysée a ajouté que cette question allait être portée devant le Conseil de sécurité de l’ONU, dont la France assure actuellement la présidence. Aux Etats-Unis, le chef de la diplomatie, Antony Blinken, a souligné que le rôle de Moscou suscitait toujours « l’inquiétude », mais que « si la Russie peut réellement user de son influence pour calmer les choses (…), ce serait positif ».

Il vous reste 54.31% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source: Le Monde