Jean Pierre Bemba a de nouveau posé les pieds sur le sol congolais, ce mercredi 1er août 2018, après onze ans d’absence. Un retour triomphal tant sollicité par beaucoup de Congolais, mais jalonné de craintes chez certains et notamment les autorités en place. Le principal objectif de ce retour est le dépôt de ses dossiers de candidature pour la présidentielle de décembre prochain dont la date butoir est le 8 août 2018.
Le candidat du Mouvement de Libération Congolaise (MLC) M. Jean Pierre Bemba, est arrivé de Bruxelles hier, mercredi 1er août 2018, au Congo. Il était en compagnie de son épouse. Un accueil chaleureux lui a été réservé par les membres de sa famille ainsi que les militants de son parti. Une foule immense qui était venue l’accueillir à l’aéroport a été empêchée par les forces de l’ordre de se rapprocher du pied de l’avion qui le transportait.
Des troubles n’ont pas manqué de se produire suite au jet de gaz lacrymogènes par les forces de sécurité sur la population. Pour sa propre sécurité, l’ex-vice-président aurait recommandé à son conducteur, son propre frère, d’accéléré la vitesse de la voiture. Une situation qui avait inquiété tous les militants parce que ne sachant pas les raisons qui font que le véhicule de leur candidat roulait ainsi à vive allure et empruntait des chemins multiples, pendant qu’il avait été convenu qu’il soit conduit en douceur jusqu’au siège de son parti.
Malgré tout, le porte-parole du gouvernement congolais assure qu’il n’y a eu aucun incident. « Tout est calme, tout est normal. Il n’y a aucun problème, la police fait son travail, nous avons protégé le sénateur qui revient d’une absence de plus de dix ans à l’étranger et qui est une célébrité, un ancien vice-président de la République. La police a fait son travail. Jusque-là aucun incident n’a été signalé », assure Lambert Mendé, porte-parole du gouvernement. Cela ne constituerait qu’une mauvaise foi de la part du gouvernement.
Nous savons que M. Bemba, qui devait séjourner dans sa famille située non loin de la Présidence, a été empêché de s’y rendre à son arrivée. Les membres du MLC se trouvaient alors dans la confusion, ne sachant plus où faire loger leur grand leader. Ces attitudes ont été dénoncées par les militants du MLC comme des « maltraitances » à l’égard de M. Bemba : « Les autorités politiques ont interdit que lui soit réservé un accueil au pied de l’avion et enfin, il ne lui a pas été permis d’accéder à la résidence familiale dans la commune de la Gombe car c’est un périmètre présidentiel. »
Tout ceci arrive après que Éva Bazaiba a lancé un appel au chef de l’État, Joseph Kabila, en lui rappelant que Jean Pierre Bemba ne constitue aucunement une menace : « Jean-Pierre Bemba ne représente pas une menace en termes de sécurité, d’autant moins qu’il est encadré par la police », a rassure Éva Bazaila, secrétaire générale du MLC. Le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, aurait loué l’hôtel Memling pour le séjour du vice-président. Chose non partagée par le camp de M. Bemba.
Ces bras de fer sont assez significatifs. Ils expriment une peur bleue du côté des membres du clan présidentiel. À leurs yeux, Jean Pierre Bemba représente une grande menace pour leurs intérêts. Rappelons qu’il se présente afin de déposer ses dossiers de candidature dont la date-butoir est le 8 août prochain. Ce dépôt de candidature n’est pas sans crainte pour la mouvance présidentielle, si nous savons que jusqu’ici Joseph Kabila n’a pas réussi à désigner son dauphin dans le cadre de la présidentielle du 23 décembre prochain. Cette situation risque de déborder si les autorités ne mettent pas la pédale douce en ce qui concerne Jean Pierre Bemba.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays
