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Retour à l’ordre constitutionnel : Une « urgence » sur fond de dialogue franc

Aussi bien pour l’ancien Premier ministre Moussa Mara que le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie, la réussite de la transition passe inéluctablement par « un dialogue franc et sincère » avec les partenaires du Mali.

Certains états-majors de partis politique ont accueilli, le mardi 25 octobre dernier, une délégation de sénateurs américains, venus échanger sur la situation sociopolitique du Sahel et du Mali en particulier.

Selon les responsables du Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie, la délégation de sénateurs a saisi l’occasion de leur rencontre au siège de l’ARP pour les écouter, avant de « partager leur analyse de la situation politique, économique et sécuritaire et les solutions de sortie de crise ».

« Aussi, les débat ont tourné sur la conduite du processus de la transition, le chronogramme et les actions en cours », a fait savoir le cadre dans un communiqué. Selon les ‘’opposants’’ à la transition, le sénat américain est très sensible à la situation difficile que vit le Mali et le Sahel.

« Les responsables du cadre d’échange ont donc profité de la rencontre pour démontrer qu’il y a urgence d’œuvrer au retour rapide à la normalité constitutionnelle », a informé le cadre.

Se disant ouverts au dialogue et à la concertation sur toutes les questions relatives à la conduite des affaires du pays, les responsables du Cadre ont réaffirmé « « avec force leur attachement au respect du délai de la transition ».

Quelques jours auparavant, le dimanche 23 octobre, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, non moins figure de proue du parti Yelema (Le changement) a reçu la délégation de la commission des affaires étrangères du Sénat des États-Unis. Ses échanges avec les visiteurs ont porté également sur les voies et moyens pour la réussite de la transition. Celle-ci, selon l’ex-PM Mara, « nécessitera un dialogue franc et sincère avec nos partenaires ».

L’ancien Premier ministre de feu IBK n’est pas à sa première exigence quant à la nécessité du dialogue avec les partenaires du Mali. En effet, déplorant« le ton belliqueux employé » par le Premier ministre par intérim, colonel Abdoulaye Maïga, à l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York,« vis-à-vis de certains partenaires, particulièrement ceux de notre espace sous-régional et qui risquent malheureusement de détériorer les relations de bon voisinage avec ces pays », Moussa Mara a invité les autorités de la transition « à privilégier, en toutes circonstances, un dialogue constructif et apaisé avec tous, à recoudre les fils cassés avec nos voisins en particulier et plus généralement nos partenaires et à se focaliser davantage sur les préoccupations quotidiennes de nos concitoyens ainsi que les missions assignées par la charte de la transition ».

Une partie de la classe politique se sent marginalisée dans la gestion politique du pays. Le processus ayant conduit à la mise en place de l’autorité indépendante de gestion des élections « AIGE) témoigne de ce sentiment.   Le parti de Moussa Mara a rejeté, le 14 octobre dernier, le décret de nomination des membres du collège de l’AIGE et promet d’engager des actions devant les juridictions compétentes contre le décret qu’il qualifie de « illégitime et illégal ». Le parti avait sommé le Ministre de l’administration territoriale, colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim, de « revoir le mode de désignation des représentants des partis politiques en respectant la loi électorale et la charte des partis politiques. Et de « revenir à des modalités plus démocratiques qui reflèteront l’avis majoritaire des partis politiques, premiers concernés par ce choix ».

Somme toute, cette forme de marginalisation systématique suscite crainte chez certains acteurs politiques traditionnels qui y voient l’intention des militaires de s’éterniser au pouvoir.  Ce qui est, par conséquent, une entorse au retour rapide à l’ordre constitutionnel normal.

C.A

Source: L’Observatoire

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