Après des recherches sur la couverture médiatique de la pandémie du coronavirus au Mali, la haute autorité de la communication (HAC) a, au cours d’une journée de réflexion, jeudi 17 septembre 2020, partagé les résultats de ses études avec les acteurs des médias. L’organe de régulation de la presse au Mali a invité les médias à donner le meilleur d’eux-mêmes dans le traitement des informations concernant le coronavirus, surtout avec les femmes d’où le projet : « femmes occupez les médias ».
Menée dans trois autres pays de la sous-région : Côte-d’Ivoire, Niger, Sénégal, cette initiative de l’institut Panos Afrique de l’ouest (IPAO) et son partenaire, le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas a concerné quatre chaines de télévision malienne (ORTM1, Africable télévision, Chérifla TV, renouveau TV).
L’objectif de la journée était d’aider à mieux comprendre la façon dont les médias maliens ont couvert et continuent à couvrir l’actualité relative à la covid19.
La Haute autorité de la communication (HAC) estime que les risques de dérives dans le traitement de l’information sont aussi forts aujourd’hui qu’au début de l’épreuve. De ce fait, il a invité les participants à cet atelier à échanger sur le traitement de la Covid-19, par les médias maliens, sur les régulations des contenus médiatiques en temps de pandémie et surtout sur les propositions de pistes pour une meilleure couverture médiatique sur la covid-19 et les femmes en particulier : « Le meilleur plaidoyer en faveur de la lutte contre la covid-19 est de signer davantage la couverture médiatique de la pandémie en rendant cette couverture plus professionnelle et en y incluant un focus sur les femmes ».
Les fausses informations contribuent, selon le président de la HAC, à entretenir l’ignorance des citoyens en général et des femmes en particulier, dont cette étude a constaté une certaine marginalisation dans les contenus médiatiques en ce temps de covid19.
S’il est aisé d’admettre, selon lui, que ces impératifs sont pris en charge dans les actions de tous les jours, le président de la HAC a rappelé que les médias ne doivent jamais baisser la garde face à la complexité et à la persistance de la pandémie.
Selon lui, le danger que représente l’amplification d’un scoop douteux est aussi grave que le danger de la prolifération de « fakenews ».
À noter que les principalesactions retenues au cours de cette journée sont entre autres : sensibiliser les organisations professionnelles de médias sur les écarts qui ont pu surgir dans le relai de l’information relative à la covid19 ; sensibiliser les organisations de la société civile quant à leur rôle dans la veille sur les productions médiatiques relatives à l’information sur les femmes ; mener les professionnels des médias à prendre eux-mêmes des mesures correctives pour lutter aussi bien contre la désinformation que contre la surabondance de l’information dans les médias, etc.
Pour finir, les acteurs des médias ont été exhortés à se pencher sur la mise œuvre de la charte « pour le respect de l’image et des droits des femmes à l’information et à l’expression » dans ce cadre de covid-19, car selon lui, le journalisme sensible au genre constitue un critère d’équilibre, d’impartialité et de professionnalisme dans la distribution de l’information.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays-Mali