« Le besoin de mener une étude actuarielle s’est fait sentir depuis 2004, lorsque les résultats techniques de la branche vieillesse invalidité décès ont montré des signes inquiétants de déséquilibre marqués par un déficit grandissant d’année en année, ce, en dépit des multiples efforts de maitrise des charges de toute nature », a indiqué Ahmadou Diallo, représentant du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, a l’occasion de l’ouverture du séminaire de restitution de l’étude actuarielle des régimes de l’Institut National de Prévoyance sociale, le 19 juin 2018 a l’hôtel Maeva de Bamako.
L’institut National de Prévoyance Social du Mali (INPS), a sollicité en 2016 la coopération du bureau International du Travail (BIT) pour réaliser l’étude actuarielle de ses différentes branches de protection social. Le choix d’un tel partenaire doté d’une expertise avérée a été motivé par le souci d’obtenir une évaluation sans complaisance de la santé financière de ces branches, selon le représentant du ministre.
Le financement du déficit ainsi constaté a été régulièrement assuré par les excédents des branches des prestations familiales et des accidents du travail largement excédentaire. Aussi, l’adoption de la loi sur l’Assurance Maladie Obligatoire, par ailleurs salutaire, a fortement impacté les finances de l’INPS car, les ressources initialement dédiées à la branche de la protection contre la maladie ont été entièrement transférées à l’AMO tandis que les charges liées à cette activité sont demeurées pour l’INPS, explique Ahmadou Diallo. « À titre d’illustration, le manque à gagner était estimé en 2010 à plus de 10 milliards de FCFA », précise-t-il.
La question du déficit structurel de la branche retraite de L’INPS a été une préoccupation constante de plus hautes autorités. A travers une analyse de la situation, les services techniques de l’Institut sont eux–mêmes parvenus à un premier diagnostic de la question. « Dès lors, il apparaît clairement que le déséquilibre structurel de régime est consécutif à la forte augmentation du nombre des nouveaux pensionnés, au niveau de plus en plus élevé des rémunérations servant au calcul des droits ; au fiable taux de couverture des populations assujetties réduisant la base des cotisants. Toutefois, ces constats bien que pertinents devraient être validés par une étude actuarielle de qualité dont les conclusions aboutiraient à des prises de décisions majeures sur la pérennisation de notre système de prévoyance sociale », explique le représentant du ministre.
Parmi les recommandations, on note des gestes de nature administrative, des ajustements aux taux de cotisation, des modifications aux prestations offertes, etc.
« Quelques soient les ajustements qui seront apportés suite à la présente étude, il sera essentiel de mettre en place un suivi adéquat de la santé financière des régimes » a ajouté Ahmadou Diallo. Les projections actuarielles sont par définition imparfaites, et il est de la plus haute importance de suivre les résultats de façon régulière et de la comparer à ce qui avait été prévu. C’est ainsi l’on améliore la gestion et le contrôle d’un système de protection sociale à l’effet d’en assurer leur survie.
Sidiki Dembélé
Source: Le Républicain