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Résolution de la crise de l’Huicoma à Koulikoro: ce que propose Maouloud Ben Kattra

Le gouvernement dirigé par Abdoulaye Idrissa Maiga est plus que jamais déterminé à donner une suite favorable à la crise née de la privatisation, il y a une dizaine d’années de la société Huilerie cotonnière du Mali, dont l’une des trois usines, basée à Koulikoro (60 km) à l’est de Bamako, constituait le principal giron économique. L’usine qui employait quelques centaines d’employés directs et indirects pourvoyait également de nombreuses activités connexes de savonnerie et de commerce.

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Malheureusement comme cela arrive assez souvent malencontreusement, Koulikoro n’a pas été préparé à se passer de Huicoma qui s’est aujourd’hui effondrée pour plusieurs raisons, dont une privatisation ratée.
Depuis, à Koulikoro, Koutiala et Kita qui abritaient les usines de production d’aliment bétail, de tourteaux et d’huile alimentaire c’est la désolation et la ruine. Le personnel qui servait à la direction générale à Ngolonina ne fait pas mieux. Si certains ex-agents ont pu dénicher des points de chute, plusieurs familles l’ont pris droit dans le revenu avec pour comme conséquences une paupérisation aigüe, une dégradation du niveau de vie, des dislocations familiales, la stigmatisation et des revendications syndicales qui ont poussé certains licenciés à observer un squat continu à la Bourse du travail à Bamako. Les anciens de Huicoma et le mouvement de lutte pour la restauration de l’usine Huicoma n’hésitent pas souvent à pointer du doigt cette situation pour justifier des cas de déscolarisation, de troubles psychiques, de maladies, de décès, de suicides, de divorces, d’exode, etc.
Le 7 juillet dernier, alors qu’elles manifestaient leur ras-le-bol à l’occasion d’une visite du Président de la République venu présider la sortie de la 38e promotion de l’EMIA, les femmes et les jeunes sont parvenus à attirer l’attention du Chef de l’État qui a fait stopper son cortège pour les écouter et saisir leur déclaration portant réouverture de l’usine et exécution du plan social des licenciés et compressés.
Depuis cette date, les lignes de la crise ont réellement commencé à bouger jusqu’à ce 26 septembre qui a vu une forte délégation interministérielle se rendre à Koulikoro pour échanger directement avec les acteurs de la question.
Au sein de ces acteurs se trouvent répertoriés les anciens travailleurs compressés dont les femmes, les épouses et enfants des travailleurs compressés. Au cours de ces échanges le gouvernement, en présence des autorités régionales, a pris un certain nombre d’engagements parmi lesquels la gestion des droits, la réhabilitation de la zone industrielle, l’examen de la réouverture de l’Huicoma, le financement de 200 femmes et jeunes de Koulikoro dans le cadre du projet PROFAC destiné au soutien des commerçants détaillants à travers une ligne de crédit de 100 millions de nos francs, la formation des femmes affectées directement par la fermeture de l’HUICOMA et la réalisation d’un chantier-école HIMO de voie en pavées de roches avec les jeunes. Aux acteurs locaux, la délégation gouvernementale avait demandé la mise en place d’une commission unique qui sera appelée à jouer un rôle d’interface avec l’État.

La touche Ben Kattra
Ce mardi 17 octobre 2017, le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle Maouloud Ben Kattra est retourné sur place avec plusieurs responsables techniques afin de dérouler avec les acteurs la mise en œuvre des engagements pris par son département. Autorités régionales, élus locaux et services techniques régionaux étaient de la partie au Gouvernorat de la région pour l’occasion. L’exercice, qui s’est déroulé dans une atmosphère empreinte de franchise et de confiance, a été marqué par de nombreuses interventions dont celles du gouverneur, du ministre, du collectif des femmes compressées, des jeunes et des responsables des structures techniques dont le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA), l’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE) et l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ).
Au terme des échanges, le FAFPA a notamment retenu la réalisation de 4 projets de formation au profit de 315 femmes. Ces formations concerneront les domaines de la restauration (16 femmes), de la savonnerie (133 femmes), de la transformation agroalimentaire (103 femmes) et de l’assainissement (63 femmes). Le FAFPA a financera 90 % du coût de la formation estimée à 27 millions de F.CFA, soit 24 millions. À ce titre, les conventions de formation ont été déjà signées par toutes les parties prenantes. L’ANPE, dans un esprit de synergie, apportera une subvention spéciale pour couvrir les 10 % restants dont la prise en charge revenait normalement au collectif des femmes.
En plus de cette subvention de 3 millions de F.CFA, l’ANPE s’est engagée à fournir les kits d’équipements pour les corps de métiers dans lesquels les femmes seront formées par le FAFPA. Toute chose qui confirme l’ancrage de l’ANPE sur l’une de ses missions qui consiste à promouvoir l’emploi des groupes vulnérables et des personnes en situation de handicap.
Enfin, l’APEJ réalisera un chantier-école de pavage de voie dans la ville, notamment au Plateau II sur 1.160 m, en partenariat avec la mairie. Ce chantier, dont le site a été visité par la délégation ministérielle, sera exécuté par les jeunes membres des familles affectées avec l’implication du conseil régional de la jeunesse qui soutient le combat du collectif des femmes compressées. L’APEJ examinera également un projet de banque de céréales porté par 20 femmes et exprimé par Mme Touré Djougal Mariam Cissé, Présidente du collectif des femmes compressées et les épouses de compressés de l’HUICOMA.
Dans le cadre du suivi des différents projets, le Gouverneur de la région de Koulikoro sera assisté par certains services techniques régionaux comme la direction régionale de la femme, la mairie, les femmes et les jeunes. L’objectif recherché par le ministre Maouloud Ben Kattra, qui connait bien le dossier Huicoma et ses incidences sociales, est d’éviter que de nouveaux problèmes naissent au cours de la recherche de solutions durables et efficientes.
À moyen terme, le ministre souhaite que les différentes propositions soutenues par l’État puissent aboutir à la massification du secteur privé régional à travers des PME et des PMI génératrices d’emplois directs et indirects, et de revenus.
Tous les intervenants à la rencontre ont salué l’avancée très significative ainsi réalisée sur le plan des engagements, à travers le pragmatisme et le sens de la responsabilité démontrés par le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle.

Cellule de communication

 

Source: info-matin

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