Mopti, 08 juillet, (AMAP) Les responsables des organisations communautaires  dogon, Ginna Dogon,  et peul, Tabital Pulaaku, des Associations de développement des Cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza, Koro et Mopti ont signé, dimanche, à Mopti, un communiqué conjoint marquant leur implication effective dans la résolution de la crise dans la Région de Mopti (Centre), a constaté l’AMAP.

Ces fils du territoire, qui ont sillonné durant cinq jours la Région de Mopti avec le Premier ministre, en visite, reviendront, dans quelques jours, pour prêcher la paix auprès des siens.

En présence de toutes les parties, à l’Hôtel la Venise, le secrétaire permanent du cadre de gestion politique de la crise, Boubacar Diarra, a donné lecture du communiqué conjoint. Dans le document, les signataires condamnent les massacres barbares des populations civiles survenus ces derniers mois et esquissent des pistes susceptibles d’enrayer ce cycle de violence.

De leur analyse, il ressort que ces conflits ont été suscités essentiellement par l’émergence des courants extrémistes religieux et la paupérisation progressive des populations.  Ainsi, les parties signataires proposent, pour une sortie de crise durable, le désarmement progressif et concomitant de tous les groupes d’auto-défense, la présence effective des Forces armées maliennes (FAMAs) sur l’ensemble des cercles et la réouverture des écoles…

La sortie de crise doit passer, aussi, par le renforcement de la confiance entre les communautés et entre ces dernières et l’Etat. A cet effet, il a été recommandé au gouvernement de mettre en place un comité conjoint de veille et d’alerte précoce, de supprimer les checks-points illégaux sur les axes routiers et bannir les discours de haine.

Au-delà, les signataires ont également souhaité que les autorités favorisent le dialogue direct entre les communautés à la base, libèrent toutes les personnes détenues arbitrairement et travaillent à regrouper tous les déplacés sur les mêmes sites officiels dans les localités d’accueil.

Ginna Dogon, Tabital Pulaaku et Associations de développement des cercles (Bandiagara, Bankass, Douentza, Koro et Mopti) ont salué le Premier ministre pour son initiative d’ouvrir un dialogue entre les communautés peule et dogon afin que cesse la violence.

Dr Boubou Cissé a reçu, en outre, des remerciements pour la mesure tangible de distribution de 6000 tonnes de céréales d’aide humanitaire aux populations. Les signataires ont aussi noté, avec satisfaction, la décision du gouvernement visant à renforcer la sécurité des personnes et de leurs biens par le déploiement, en cours, de 1500 éléments des forces armées.

Cette cérémonie, marquant la fin de la mission, est un « grand pas », un « résultat historique », de l’avis du chef du gouvernement qui a remercié les uns et les autres pour leur implication aux côtés de l’Etat. « Chacun, dit-il, a dû faire violence sur lui-même pour qu’on en arrive là ».

Avant cette cérémonie, le Premier ministre s’était rendu à Hombori et Douentza. A Hombori, il s’est recueilli sur la tombe du chef de village, Nouhoum Ousmane Maïga, assassiné par les terroristes le 21 juin dernier.

Après un bref échange avec les populations, il a mis le cap sur Douentza, où une rencontre avec les forces vives lui a permis de cerner les vrais problèmes. Ici, comme dans les localités précédemment visitées, l’insécurité est le principal souci. Pour y faire face, Dr Boubou Cissé a promis le renforcement du dispositif sécuritaire pour sécuriser les personnes et leurs biens.

ID/MD (AMAP)