Dix-huit candidats sur les vingt-quatre, ayant participé au scrutin du 28 juillet 2018, contestent les résultats proclamés par le ministère de l’Administration territoriale. Ils exigent, non seulement, une publication des résultats, bureau de vote par bureau de vote, mais demandent à ce qu’il soit cité les bureaux où il n’ya pas eu vote et, qu’en plus, des précisions soient apportées sur le nombre de votes par procuration effectués. Enfin, ils crient à la fraude massive.
Le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, avait, dans une toute première déclaration faite à ses militants, affirmé que les résultats proclamés ne reflètent pas la réalité et qu’il ne les acceptera pas. C’est dire que, déjà, bien que la date du second tour soit fixée au 12 août, avant même la proclamation des résultats définitifs, les choses risqueraient d’être compliquées. Les 41,42% obtenus par le président sortant, du point de vue du président de l’URD, Soumaïla Cissé, ne sauraient se justifier, au regard des faits suivants : la non-application de l’accord d’Algérie, la gabegie financière, avec l’achat d’un avion pour la présidence, à un coût surfacturé, l’aggravation de la situation sécuritaire, au nord et au centre du pays, la mal gouvernance et la pauvreté excessive des populations… C’est le lieu de dire que le calife de la confrérie des Hamalistes, de Nioro du Sahel qui avait été d’un appui de taille pour l’élection d’IBK en 2013, a changé de camp à la dernière présidentielle. Beaucoup d’autres groupes de pression, notamment islamiques, se disant déçus, ont pris leurs distances. Même si, en contrepartie il est gratifié du soutien du célèbre prêcheur, Ousmane Madani Haïdara. Cependant, il faut oser dire que les attentes, de ceux qui avaient cru que le président Ibrahima Boubacar Kéita, en 2013, pouvait ramener la paix et la sécurité au nord du pays, n’ont pas été comblées. Pire, le centre est devenu, aujourd’hui, plus préoccupant. Le pays vit une situation des plus délicates, au-delà des résultats proclamés qui donnent une seconde chance au président sortant, non pas seulement de se voir reconduit pour un second mandat prestigieux, mais de se voir contraint d’assumer une situation pernicieuse que ses adversaires imputent à sa gouvernance. C’est cela qui constitue l’encombrante charge à porter, de nouveau, dans un pays où l’insécurité gagne du terrain. Un héritage lourd à gérer qui avait pourtant fait l’objet de toutes ces convoitises, 24 candidats pour un fauteuil présidentiel miné. Voilà toute la réalité dans un pays qui a tant besoin de paix et sécurité. C’est dire que les résultats proclamés, fiables ou non, ne devraient pas nécessiter tant de polémiques et de réactions. Il faut éviter que le Sud ne s’embrase, quand le nord et le centre vivent dans l’insécurité. Dans un pays, cinq fois plus grand que la Guinée, et qui partage une frontière de plus de Cinq mille kms avec la Mauritanie et l’Algérie, le problème sécuritaire nécessite à la fois de gros moyens logistiques et une réelle volonté de coopérer de ces pays frères ? Ce n’est pas toujours le cas, puisque l’Algérie n’est pas du G5. Il ya aussi que les forces présentes au Nord-Mali, Munisma et forces Bakanes sans compter les forces de la plateforme, face un groupuscule d’hommes armés, n’arrivent toujours pas à donner satisfaction. Voilà ce qui suscite des interrogations sur le rôle de toutes ces forces. La course au pouvoir dans un tel pays est une épreuve difficile et plutôt inexplicable. L’enjeu au Mali n’est pas la présidentielle, mais la paix à restaurer sur l’ensemble du territoire. Ce qui n’est pas encore à portée de vue.
Source: guineenews