Comme annoncé par le gouvernement, les cours pour les classes d’examen du fondamental, du secondaire, de l’enseignement technique et professionnel ainsi que des IFM ont repris le mardi 2 juin 2020 avec une très faible affluence. De même, le non-respect des consignes données par le gouvernement dans sa lettre N°2020-000018/MENESRS-DNESG du 29 mai 2020 était constatable au niveau des établissements privés et dans plusieurs établissements publics de Kati.
Selon certaines sources, cette situation de non-respect des mesures barrières est due au fait que les autorités en charge de fournir les kits de lavage des mains et des masques aux établissements ne se sont pas acquittés.
Au passage de notre équipe de reportage dans les établissements à Kita, le constat était sans équivoque. Aucun établissement public comme privé de Kati n’a reçu de kits de lavage des mains de la part des autorités locales. Un constat très amer qui a poussé quelques promoteurs à en acheter de leur propre frais.
« On n’a pas reçu de kits de la part des autorités et on n’a pas acheté. Après trois mois d’arrêt des cours sans argent on nous fait reprendre les cours sans aucune mesure d’accompagnement» nous a confié, Mme Daou Aminta Diarra, directrice de l’école privée ‘’Django Cissé’’ de Kati Malibougou.
Ensuite, la surprise de la directrice de cette école a été grande devant le fait, qu’auparavant à la rentrée, le CAP dotait les écoles des kits de lavage des mains avec des savons, mais maintenant qu’il y a une pandémie il ne parvient pas à faire cela.
« Lors du passage des autorités katoises dans mon établissement, j’ai signalée le problème mais jusque-là rien n’a été fait et les élèves continuent d’étudier sans protection » a regretté Mme Daou.
Par contre, d’autres établissements privés qui n’avaient rien reçu de ces kits préventifs du Coronavirus au départ ont reçu leur paquet de masque après le passage des conseillers pédagogiques du CAP. Cela a été le cas pour le complexe scolaire ‘’Victor Hugo’’ de Kati. Rencontré, le chargé des cours d’histoire, géographie et français, M. Yacouba Diarra, dira que son école n’avait rien reçu des kits pour la prévention de la maladie à Coronavirus.
Selon lui, quand les conseillers pédagogiques du CAP sont passés, ils ont été briffés sur la situation qui prévalait au niveau de l’établissement. « Nous n’avons reçu qu’un seul paquet de masques et ce sont des masques à usage unique alors que c’était si bien dit que c’était des masques lavables que les élèves peuvent utiliser pendant longtemps» a déploré M. Diarra.
Par rapport au respect de la distanciation sociale de 1m entre les élèves, M. Diarra appelle le gouvernement à aider financièrement les promoteurs d’école privée pour la prise en charge des enseignants. « Si les classes se divisent les enseignants seront nombreux et doivent bénéficier des primes des heures supplémentaires ».
La grande désillusion des responsables d’écoles
La désolation a été grande chez beaucoup de directeurs d’écoles qui se sont déplacés avec des motos (Katakatani) espérant pouvoir récupérer des kits de lavage des mains en plus des masques et des gels hydroalcoliques, nous a dit un enseignant de l’école publique ‘’Jean Pierre Konaté’’ de Kati.
« Ma directrice est partie en Katakatani, arrivée là-bas, ils ont pris le nombre d’élève et lui ont donné les masques pour ceux-ci dans un sachet plastique » informe notre interlocuteur. Et de signaler que le Préfet et le maire de Kati, le conseiller chargé de l’éducation à la mairie sont tous passés : « on les a fait savoir que nous n’avons reçu que les masques et qu’on n’a pas eu les autres kits ».
Même son de cloche (dotation symbolique en masques uniquement) à l’école publique ‘’Brian Mulroney’’ de Kati Malibougou qui, en plus du manque des kits de lavage des mains et des gels hydroalcoliques, continue d’observer le mot d’ordre de grève des Syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016.
« Les enfants, depuis la reprise, viennent et après ils repartent sans entrer en classe » nous a temoigné M. Sayibou Kéita, directeur du second cycle ‘’B’’ dudit établissement.
Par contre il dira que la consigne ‘’un élève une table’’ est respectée chez lui et que ce constat a été fait par les autorités locales ainsi que par la police locale et nationale qui sont passées. « Aujourd’hui je les ai libéré après la signature de leur fiche d’orientation » a affirmé le directeur Kéita.
Pendant que les élèves des établissements privés étudient, les pauvres élèves des établissements publics soucieux de leur avenir viennent chaque jour mais les quelques enseignants qui font acte de présence ne rentrent pas dans les classes.
A noter que le CAP, sur lequel tous les yeux sont braqués n’a reçu que des masques de la part des autorités en charge de fournir les kits. A qui la faute ?
Par Maïmouna Sidibé
Source: Journal le Sursaut- Mali