Les syndicats d’enseignement du préscolaire, du fondamental et du secondaire, signataires du 15 octobres 2016, a appelé ses militants à une marche pacifique le 11 mars 2020 à Bamako. La marche a tourné à un affrontement entre la police et les enseignants. Comment en est on arrivé là ?
Après recoupement des informations distillées ça et là, il est facile de comprendre que ‘’l’itinéraire’’ de la marche est la cause de ce fait maladroit. Pourtant, dans la lettre adressée à qui de droit, il est bien écrit que la marche passera par le monument de la paix. Les autorités de sécurité étaient elles informées de cet itinéraire ? Ce n’est pas sûr. Sinon pourquoi le service de maintien d’ordre s’est-il opposé au passage de la marche vers le monument de la paix ? Fort de l’information portée à la connaissance l’autorité politique, les organisateurs et les marcheurs ont voulu imposer leur itinéraire aux forces de l’ordre. C’est ce qui a entraîné cette violence répugnante et regrettable. A l’analyse, sans risque de se tromper, la susceptibilité des autorités administratives et politiques est la cause de cette barbarie. Parce que, des voix s’étaient levées sur la page du groupe des enseignants sur les réseaux sociaux pour dire ‘’notre marche doit désormais aller soit à la Primature soit à Koulouba (siège de la Présidence de la république). Le monument de la paix étant près de la cité administrative où siège la Primature, le maintien d’ordre sous l’autorité politique a considéré ce point de passage de la marche comme une volonté de la Synergie d’aller à la Primature.
Ce fait odieux et regrettable du 11 mars qui a occasionné des dégâts humains et matériels, de part et d’autre, pose encore et malheureusement un problème de gouvernance. Primo, l’autorité supérieure devait être avisée de l’itinéraire, secundo la marche pouvait être encadrée et faire de l’enceinte de la cité administrative une citadelle imprenable. L’Etat a ce moyen humain et matériel. Il a décidé autrement. C’est bien dommage dans une république dite démocratique.
C’est une première, le syndicat d’enseignement a connu toutes sortes de brimades sous la dictature mais ce sont les responsables qui ont généralement pris les coups. Jamais une répression policière aussi sauvage n’a frappé les enseignants accompagnés de quelques élèves et parents d’élèves. L’histoire aussi retiendra ce 11 mars 2020 sous le règne Boubou Cissé.
Drissa T. SANGARE
L’Analyste