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Report des élections communales et régionales : L’URD exige la démission du ministre Tiéman pour incompétence

Les responsables de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) étaient face à la presse le jeudi 30 novembre 2017 à leur siège sis au quartier Badalabougou de Bamako pour exprimer leur indignation face au report, par le gouvernement, des élections des conseillers communaux, des conseillers de cercle, des conseillers de région et du District de Bamako au mois d’avril 2018. Selon l’URD, c’est la deuxième fois qu’en pleine gestion du contentieux des listes de candidatures que le Gouvernement reporte les mêmes scrutins. L’attitude du Gouvernement, indiquent les responsables de l’URD, révèle au grand jour son amateurisme, son incompétence et son incapacité à organiser des élections, d’une part, son mépris vis à vis des maliens et sa volonté manifeste de nuire aux candidats par la dilapidation de leurs maigres ressources, d’autre part. Selon les conférenciers, ce report a causé des désagréments aux candidats qui ont déjà dépensé plus de 45 millions de FCFA. « L’URD estime qu’aujourd’hui, de tout ce qui précède, le Ministre de l’Administration Territoriale, qui a brillé par son incompétence et son incapacité à exécuter correctement sa mission, doit démissionner », précisent les conférenciers. Par ailleurs, l’URD exige du Gouvernement la tenue de l’ensemble des élections en 2018 suivant un chronogramme clair et précis.

Cette conférence de presse était principalement animée par le 1er vice-président de l’URD, Pr Salikou Sanogo, en présence des autres vice-présidents comme Kalilou Samaké, Racine Thiam, du secrétaire en charge de la communication du parti, Me Demba Traoré, des militants et sympathisants du parti. Dans son exposé liminaire, Pr Salikou Sanogo a fait savoir que le scrutin vient d’être reporté alors que l’URD était compétition dans le District de Bamako, dans 7 régions sur 8 (à l’exception de Kidal) 44 cercles sur 49 et 35 communes sur les 59.

« Le 26 novembre 2017, le Gouvernement a décidé de reporter les scrutins au mois d’avril 2018 au motif qu’ils ne seront pas inclusifs alors que le Premier ministre avait annoncé publiquement il y a quelques jours que toutes les conditions étaient réunies pour la tenue desdites élections.  L’URD a pris acte de cette décision que tout le monde subodorait déjà au vu des semblants de concertations organisées par le Ministre de l’Administration Territoriale, de l’impréparation des scrutins, et aussi et surtout de la réticence de certains groupes armés que le Gouvernement a échoué à convaincre.  C’est la deuxième fois qu’en pleine gestion du contentieux des listes de candidatures que le Gouvernement reporte les mêmes scrutins », a-t-il dit.

Avant d’ajouter que l’attitude du Gouvernement révèle au grand jour son amateurisme, son incompétence et son incapacité à organiser des élections, d’une part, son mépris vis à vis des maliens et sa volonté manifeste de nuire aux candidats par la dilapidation de leurs maigres ressources, d’autre part. A ses dires, 39.458.000FCFA ont été payés par les candidats entre les mains du receveur du Trésor en guise de frais électoraux et plus de 7.000.000FCFA pour l’obtention des casiers judiciaires. C’est pourquoi l’URD prend date avec l’histoire et tient le Gouvernement pour responsable de tous les désagréments que cette situation chaotique causera aux braves populations déjà meurtries et abandonnées.

L’URD exige du Gouvernement la tenue de l’ensemble des élections en 2018

Aux dires de Salikou Sanogo, en plein déroulement du processus électoral, le Gouvernement décide, le jour même du report des scrutins au mois d’avril 2018, du renouvellement de plus de la moitié du corps préfectoral, de la totalité des préfets des régions de Kayes et Tombouctou, de la moitié des Directeurs de cabinet des Gouverneurs de Région.

« Nous avons compris, qu’ayant pris peur de la sanction que le Peuple allait infliger à ses listes, le Gouvernement a préféré reculer pour préparer un gigantesque plan de confiscation du suffrage des Maliens lorsque l’on sait que sur instruction n°001398-MAT-SG du 09 octobre 2017, le Ministre de l’Administration Territoriale autorisait les commissions de centralisation des résultats des scrutins, dominées et dirigées par les représentants de l’Etat, à procéder ” à  l’annulation totale ou partielle des résultats de certains bureaux de vote ” empiétant du coup sur les prérogatives des autorités judiciaires », a dénoncé le conférencier. A l’en croire, l’URD mettra tout en œuvre, de concert avec tout citoyen épris de paix et de justice,  toutes les organisations politiques et de la société civile soucieuses de l’avenir du Pays, tous les démocrates pour empêcher le Gouvernement de mener le pays vers le chaos.

« L’URD estime qu’aujourd’hui, de tout ce qui précède, le Ministre de l’Administration Territoriale, qui a brillé par son incompétence et son incapacité à exécuter correctement sa mission, doit démissionner. Notre parti exige du Gouvernement,  à ce stade du processus électoral, la tenue de l’ensemble des élections en 2018 suivant un chronogramme clair et précis.  La tenue et la réussite des élections de 2018 doivent être une affaire de tous et un impératif auquel nul ne doit se dérober », a souhaité le vice-président de l’URD. Pour l’Urd, la réussite des prochaines élections passe forcément par l’amélioration de la  transparence et de la crédibilité du processus électoral.

« A cet effet la mise en œuvre des mesures suivantes semblent urgentes: En amont du processus: Audit indépendant du fichier électoral et sa mise à jour; Audit de la situation des cartes NINA dans toutes les communes du Mali  et leur stockage au Centre de Traitement des Données de l’Etat Civil, avec précision sur la destination des 900.000 cartes NINA évoquées dans le rapport du Vérificateur Général ; Audit de la situation des bureaux de vote avec la possibilité de limiter le nombre d’inscrits à 200 électeurs; Supervision effective par la CENI de l’opération de désignation des présidents et assesseurs des bureaux de vote; Bon encadrement de la délivrance des procurations », préconise Salikou Sanogo. Pendant le vote, il a souhaité le décompte préalable des bulletins de vote avec numéros et porter au PV; l’interdiction de l’expulsion des délégués des partis ou des candidats des bureaux de vote sous aucun prétexte.

Après le vote, il a suggéré de faire un contrôle de conformité des numéros des bulletins trouvés dans l’urne avec le décompte préalable effectué avant le démarrage du vote; d’élaborer et remettre à chaque délégué une copie du Procès verbal des opérations électorales,  portant toutes les mentions figurant sur les PV transmis à l’administration et aux autorités judiciaires, à la place du récépissé ; d’effectuer un décompte public des bulletins de vote avec la participation des scrutateurs désignés par les partis ou les candidats et d’afficher immédiatement le procès verbal devant le bureau de vote.

« Nous devons impérativement tirer les leçons de la crise institutionnelle et sécuritaire que notre pays a connue, des insuffisances notoires observées lors des dernières opérations de vote et du risque de sérieux conflits post- électoraux susceptibles de compromettre dangereusement les très fragile processus de paix et de stabilisation du Pays. En fin Le Bureau Exécutif National de l’URD demande à tous nos candidats aux différents scrutins, à tous nos militants, à tous nos électeurs et à tout le peuple malien de rester mobilisés et vigilants face à un régime aux abois », a conclu Pr Sanogo.

En réponse aux questions des journalistes, le secrétaire chargé à la communication, Me Demba Traoré a fait savoir que l’URD a des moyens de pressions légales pour faire partir le ministre de l’administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly. Avant d’ajouter que depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir, aucune élection n’est tenue à date prévue.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain

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