Dans le contexte de pandémie du coronavirus, il faut mettre en place les conditions requises pour atténuer les risques de propagation du virus de la maladie, mais surtout avoir l’adhésion des syndicats d’enseignants qui ne semblent pas avoir la tête à la reprise
La réunion extraordinaire du Conseil national de défense tenue, vendredi dernier, sous la présidence du chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keïta, a pris des mesures qui ont été annoncées le lendemain par le Premier ministre. Y figurait la décision de proroger la fermeture des écoles primaires, fondamentales, secondaires et supérieures jusqu’au 2 juin prochain.
La mesure vise à circonscrire la pandémie du coronavirus. Nos compatriotes ont des appréhensions sur la possibilité d’une réouverture des classes à la date annoncée par les autorités. Pour avoir le cœur net sur les interrogations légitimes, nous avons rencontré le secrétaire général du ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Kinane Ag Gadéda nous a rappelé la conviction du ministre, Pr Mahamadou Famanta, qu’il est bien possible d’ouvrir les écoles le 2 juin prochain.
Kinane Ag Gadéda explique que la reprise concernera d’abord les classes d’examen des ordres d’enseignements fondamental, secondaire général et technique mais aussi professionnel, c’est-à-dire les classes de 9è année, de 12è année, de 3è année pour le Certificat d’aptitude professionnelle (CAP), de 3è année pour le Brevet de technicien (BT1) et de 4è année pour le BT2.
Le secrétaire général justifie la réouverture des classes d’examen par le souci d’organiser les examens de fin d’année et de sauver l’année scolaire 2019-2020. Kinane Ag Gadéda a aussi noté que les programmes scolaires seront réajustés, exécutés et condensés dans les disciplines essentielles.
Pour lui, il est clair que des mesures barrières suivront. Des kits de lavage des mains au savon seront installés dans les établissements. Personnel administratif, enseignants et élèves seront tous soumis à l’obligation du port des masques, à l’application de la distanciation et des autres gestes barrières. Des informations seront diffusées sur la Covid-19. Aucune pléthore de 50 élèves voire plus par classe ne sera acceptée. Il y aura 25 élèves par classe. La réouverture des écoles dans un contexte de coronavirus est un défi tout comme le retour des enseignants en classe est un challenge. Il invite les enseignants à revenir à de meilleurs sentiments.
Il est utile de préciser que les cours à distance continueront pour les niveaux préscolaire, fondamental, secondaire, supérieur et les medersas. Pour accélérer les choses, le gouvernement a prévu de rencontrer les syndicats de l’éducation le 15 mai prochain pour engager des négociations sur l’article 39 portant sur le Statut du personnel enseignant des enseignements secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale et sur la réouverture des écoles.
Du coté des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, on n’a pas la tête à la réouverture. Ils rejettent toutes négociations avec le gouvernement, avant le déblocage des salaires de février, mars et avril 2020. Un leader syndical de la Synergie, Ousmane Almoudou, explique que cela est un préalable à toutes discussions avec les autorités.
Sidi Y. WAGUÉ
Source : L’ESSOR