À son initiative, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, accompagné de plusieurs ministres, a rencontré les acteurs économiques, pour échanger sur le programme d’infrastructures économiques de la mandature 2018-2023. Au cours de cette rencontre, le président du Cnpm, Mamadou Sinsy Coulibaly, a indiqué au Premier ministre que les acteurs économiques s’engagent à mobiliser des fonds pour le programme, «si et seulement si, l’Etat s’engage aussi à la digitalisation de l’administration publique et à la révocation de 200 fonctionnaires véreux (ces fonctionnaires ont été recensés par le Cnpm)».
La rencontre a eu lieu le vendredi 15 février au Conseil national du patronat du Mali (Cnpm). Dans son intervention, le président du Cnpm, Mamadou Sinsy Coulibaly, s’est réjoui, au nom de l’ensemble du secteur privé, de cette rencontre initiée par le Premier ministre lui-même, pour présenter le programme d’infrastructures économiques que le gouvernement entend mettre en œuvre durant la mandature 2018-2023. Il dira que ce programme est un vaste chantier qui conduit les grands projets du Mali vers une croissance forte et soutenue avec une attention particulière accordée à la jeunesse. Aux dires du président du Cnpm, le partenariat secteur public-privé ne peut être que la réponse efficace aux défis auxquels le Mali est confronté aujourd’hui. À l’en croire, le programme d’infrastructures économiques que le gouvernement prévoit durant cette mandature est une opportunité pour les entreprises maliennes.
Par ailleurs, Mamadou Sinsy Coulibaly a indiqué au Premier ministre que les acteurs économiques s’engagent à mobiliser des fonds pour le programme en 2020, «si et seulement si l’Etat s’engage aussi à la digitalisation de l’administration publique et à la révocation de 200 fonctionnaires véreux».
C’est la ministre de l’Equipement et des Infrastructures, Traoré Seynabou Diop, qui a présenté le programme d’infrastructures économiques. Selon elle, le chemin du développement de la croissance commence forcément par le développement du secteur privé. C’est la raison pour laquelle, souligne Traoré Seynabou Diop, que le président de la République a, dans son projet de société, initié cet ambitieux projet d’infrastructures économiques. Ce projet, selon elle, est articulé autour d’infrastructures routières et de transports et vise à valoriser un maillage sur l’ensemble du pays en vue de son désenclavement interne et extérieur.
La ministre de l’Equipement et des Infrastructures a indiqué que ce programme concerne le projet de Sikasso, le désenclavement et la réhabilitation et l’amélioration de la mobilité urbaine. En ce qui concerne le projet de Sikasso, il s’agit de faire de cette ville, une zone économique spéciale. S’agissant du projet de désenclavement, il concerne la construction et le bitumage des routes de Tombouctou-Gao-Taoudéni-Frontière Mauritanie ; de Diré-Kidal-Tessalit-Frontière Algérie ; d’Ansongo-Ménaka-Anderboukane-Frontière Niger ; de Bamako-Bougouni-Sikasso-Frontière Burkina Faso ; de Sikasso-Zégoua-Frontière Côte d’Ivoire, etc.
La ministre Diop a aussi parlé de la réalisation du 4ème pont de Bamako, du pont de Ségou, des ponts de Bafing et de Bakoye à Bafoulabé, du pont sur le fleuve Niger au niveau de Tamani. À l’en croire, les routes concernées par le programme ont une longueur de 8.700 km en plus de la réalisation des 6 ponts. Le coût global se chiffre à environ 5.500 milliards de Fcfa.
Après l’intervention de la ministre de l’Equipement et des Infrastructures, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, a pris la parole pour décliner les schémas de financement du programme. Selon lui, les schémas de financement de ce programme, ce sont des schémas urgents qui viennent de la part du secteur privé et que le gouvernement a vu fonctionner dans d’autres pays. Boubou Cissé a aussi fait savoir que le gouvernement va solliciter les banques maliennes et se tournera également vers le marché financier.
Dans son intervention, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, a rappelé aux acteurs économiques qu’après la bonne tenue de l’élection présidentielle de 2018, le président de la République a confié au gouvernement une nouvelle feuille de route que celui-ci a résumé en deux grandes phases pour transformer le Mali et servir les Maliens. À l’en croire, cela ne sera possible que si le gouvernement est en parfaite cohérence avec les acteurs économiques.
C’est pourquoi, dit-il, «nous avons voulu cette rencontre afin d’avoir le point de vue des acteurs économiques que vous êtes». Le Premier ministre a également demandé aux acteurs économiques de s’acquitter du paiement de leurs taxes et impôts. Avant de rassurer le président du Cnpm que l’Etat veillera à ce que l’administration publique ne soit pas un frein pour le développement du secteur privé.
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter