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Rencontre Cinématographique de Bamako et Festival International de Nyamina : Youssouf Tata Cissé, Mohamed Dansohogo Camara et Andrée Davanture immortalisés par le Prix N’ Fa Cissé

La Rencontre cinématographique de Bamako et le Festival international de Nyamina se sont déroulés,  le samedi 6 décembre dernier, au Cinéma Babemba. Organisées par l’Union des Créateurs et Entrepreneurs du Cinéma et de l’Audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO) ces rencontres ont été l’occasion pour le cinéaste Souleymane Cissé de rendre un vibrant hommage à trois personnalités du monde de la culture, qui nous ont quittées. Ainsi,  Youssouf Tata Cissé, Mohamed  Dansokogo Camara et Andrée Davanture ont été immortalisés par le Prix N’ Fa Cissé.

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Le président de l’Union des Créateurs et Entrepreneurs du Cinéma et de l’Audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO), Souleymane Cissé vient de respecter la tradition en organisant la Rencontre Cinématographique de Bamako et le Festival International de Nyamina, qui est à sa 10ème édition. Cela a été rendu possible, dira le cinéaste, grâce au concours de la Présidence de la République et de certains départements ministériels comme la Culture et la Communication. Sans oublier celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.  A cause de la maladie à virus Ebola, les organisateurs ont couplé les deux rencontres, qui se sont déroulées, le samedi 6 décembre dernier, au Cinéma Babemba en présence de plusieurs personnalités, dont le Pr Younouss Hamèye Dicko, Youssouf Coulibaly (ancien Directeur du Centre national de la cinématographie du Mali). On notait aussi la présence d’une délégation de Nyamina conduite par le Sous-Préfet, Moussa Sagara. Cette présente édition a vu la participation de deux cinéastes africains. Il s’agit du Sénégalais Alain Gomis et du Togolais Jacques Do Kokou.

Dans la matinée, le public a eu droit à la projection de deux films à savoir « L’enfant de Nyamina » de Souleymane Cissé et « Tey » du réalisateur sénégalais Alain Gomis.  Le public a été tout simplement séduit par la qualité de ces deux films. Ensuite, ce fut des échanges et  discussions entre les réalisateurs et le public.

Le thème : « l’éducation au service du développement durable » était aussi au centre des débats avec comme modérateur le cinéaste Assane Kouyaté du département de la Culture. Pour animer ce débat, Mme Assétou Samaké, enseignante et Oumar Sylla du ministère de l’Enseignement supérieur étaient là. A travers le brillant exposé de Mme Assétou Samaké en français puis en langue nationale, le public a été édifié sur les impacts de l’éducation au service du développement durable.

L’un des temps forts de l’édition 2014 du Festival international de Nyamina a été la remise du Prix N’ Fa Cissé. Il a été décerné à trois personnalités du monde de la culture, qui nous ont quittées. Il s’agit de Youssouf Tata Cissé, Andrée Davanture et Mohamed Dansokogo Camara. Ce fut l’un des moments forts.  Auparavant, un vibrant hommage a été rendu à ces personnages par l’UCECAO.

Le Sous-préfet de Nyamina a profité de cette occasion pour rendre un vibrant hommage à Souleymane Cissé pour cette belle initiative tout en espérant que l’édition 2015 se déroule à Nyamina.

Alou Badra HAIDARA

 

L’Ucecao rend hommage à Youssouf tata Cissé et Mohamed Dansokogo Camara 

C’est aujourd’hui que l’Union des Créateurs et Entrepreneurs du Cinéma et de l’Audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO) et la Rencontre Cinématographique de Bamako (RCB) vous rendent un dernier hommage.  Nous ne ferons que répéter ce que d’autres ont dû dire avant nous en affirmant qu’ Mohamed Dansohogo Camara et Youssouf Tata Cissé étaient de »Grands Messieurs ».

 

Des intellectuels et hommes de culture, se sont éteints mais leurs étoiles brilleront pour toujours dans notre souvenir collectif.

Ils nous ont quittés physiquement dans la plus grande dignité malgré leurs grandes souffrances. Leurs derniers moments sont pour nous une leçon de courage que nous retiendrons. Ils sont partis mais le faisceau lumineux de leur africanité combative reste et restera à jamais. Nous le garderons indélébile, gravé au fond de nous, dans cet endroit de la mémoire, que l’on appelle le cœur.

Devant de telles épreuves, on se pose les questions les plus troublantes de l’angoisse existentielle: Pourquoi ? Pourquoi eux ? Où allez-vous maintenant ? Où vont les gens qu’on aime quand ils ne sont plus parmi nous ?  Nos traditions nous enseignent qu’il faut toujours se souvenir qu’on ne nous a rien donné pour toujours. Dieu nous a simplement prêté nos parents, nos proches et nos amis ; il en dispose à sa guise et nous n’avons pas de jugement à formuler.

Si les morts ne parlent plus, ne voient plus, ils continuent bel et bien d’entendre les vivants. Nous sommes persuadés que de là où vous êtes, vous entendez cet hommage.

En ce moment poignant où vous avez réussi à nous rassembler tous, nous savons que vous nous regardez et que vous nous entendez. La famille, les amis et les communautés intellectuelles culturelles et artistiques africaine vous seront à jamais reconnaissants pour vos grandes générosités et vos sens respectifs de la famille.

Homme d’honneur pétris d’humanisme de grande rigueur intellectuelle, intransigeants sur vos dignités et vos principes.

Hommes du refus, plutôt hommes du non ; non à l’imposture religieuse qu’elle soit faite sous couvert de l’Islam ou du Christianisme ; non au mimétisme d’une élite ‘‘néocolonialisée » ; non aux compromissions esthétiques des clichés ethnocentriques.

Vos héritages culturels, littéraires, artistiques et cinématographiques sont certains, mais il sera décidément lourd à porter.

L’Afrique et l’Art ont été vos passions et vous saviez bien les défendre. Vous disiez à juste titre que c’est à nous de créer nos valeurs, de les reconnaître de les transporter à travers le monde, nous sommes notre propre soleil.  Mohamed Danshogo Camara, Youssouf Tata Cissé, vous méritez une telle attention au vu de vos parcours respectivement cinématographique et scientifique, vos engagements d’hommes de culture, ensuite vos parcours d’hommes tout court.

Avec une telle envergure vous méritez d’être fêter par tout un peuple, toute une nation. Vous faite désormais partie du panthéon des grands hommes qui continueront à marquer des générations d’hommes et de femmes et d’inspirer les créateurs, intellectuelles, quel que soit leur art.  Nous regretterons les beaux et agréables moments qu’ils nous ont donnés à l’occasion des Rencontres Cinématographiques de Bamako et du Festival International de Nyamina.

Reposez rassurés ; à côté des masques initiatiques africains que vous aimiez tant, vous êtes devenus vous aussi, et pour l’Eternité, figures sacrées d’ancêtres.

Adieu Mohamed Danshogo Camara, Youssouf Tata Cissé nous vous aimions, nous vous aimons et nous vous aimerons.

Vous nous manquez déjà beaucoup.

Dormez en paix.

SOURCE: L’Indépendant  du   9 déc 2014.
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