Sous la pression, après avoir fait le mort, s’être tu comme une carpe, après avoir snobé les manifestants du tronçon Bamako-Kayes, le Premier ministre, chef du gouvernement, a rencontré, lundi matin, le collectif «Sirako», c’est-à-dire ceux qui réclament de meilleures routes.
La réunion, qui s’est tenue dans la salle de conférence de la Primature, a été malheureusement ponctuée d’impairs, de bourdes si vous voulez ou maladresses monumentales.
Quand le Premier ministre reconnaît d’entrée de jeu que le blocus coûte 2,5 milliards de FCFA à l’Etat, et veut calmer la tension au niveau des manifestations. Au contraire, il énerve un peu plus et ses interlocuteurs du jour et le reste de la population.
Comment, se demandent-ils, une route qui apporte une telle manne financière à l’économie nationale peut-elle être abandonnée, délaissée dans un tel état de délabrement ; à peine si elle est praticable.
Aussi, quand le Premier ministre dit : «Nous avons demandé à l’entreprise qui était sur le tronçon Léré-Tombouctou de plier bagages pour venir s’occuper de la route Kati-Djdjeni…». Quel message fait-il passer à nos parents du nord ?Pour ce qui concerne son comportement vis-à-vis de sa collègue ministre des Infrastructures, cela dépasse tout commentaire. Il a refusé sa présence à la réunion, bien qu’elle soit la principale actrice dans cette affaire, et a battu en brèche son argumentation selon laquelle l’arrêt des travaux est dû à une tension de trésorerie. Elle n’a qu’à apprécier !
M.T
Source : Nouvelle Libération