La réintégration des rebelles dans les forces armées et de sécurité fait débats autant que le traitement qui lui est réservé par le gouvernement. Dans sa déclaration de politique générale, Moussa Mara a effleuré la question mais n’a pu convaincre.
« Aucun soldat ayant maille à partir avec la justice ne sera intégré dans les forces armées et de sécurité ; aucun déserteur de l’armée et des autres forces ne sera repris en tant que tel ; il aura été radié et devra donc, s’il le souhaite, passer par les étapes normales du recrutement », a lancé hier le chef du gouvernement lors de sa présentation de déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale.
Cette partie de la DPG est interprétée différemment et montre à quel point les plus hautes autorités ont du mal à trouver le juste milieu dans la gestion de la crise du Nord. Nombre d’observateurs estiment que sur la question de la réintégration des rebelles dans l’armée régulière, Moussa Mara a été très confus.
D’abord, il sera difficile pour une bonne partie de l’opinion malienne d’accepter quelle que soit la manière le retour ou la réintégration d’anciens rebelles dans les rangs des forces armées et de sécurité, car, par le passé, bon nombre d’entre eux n’avaient pas hésité à retourner leurs armes contre la mère patrie.
Accepter de les recruter même de façon normale, revient à légitimer la rébellion. C’est une question de justice sociale, car le triste souvenir du nombre de soldats tués de sang-froid dans les différents combats menés par les groupes armés reste encore vivace dans les mémoires. Ne serait-ce que pour le sacrifice des braves militaires morts, aucun déserteur ne doit être accepte dans l’armée.
Alpha Mahamane Cissé
SOURCE: L’Indicateur du Renouveau