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REFUS DE LIBER LES VOIES ET DU DOMAINE PUBLICS A BAMAKO : La rançon du laxisme de l’Etat

C’est  le laxisme de l’Etat malien, à travers les collectivités décentralisées que sont le gouvernorat et les mairies qui est à la base du refus de libérer les voies et le domaine publics dans le district de Bamako.

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 Samedi dernier des échauffourées ont éclaté dans le centre ville de Bamako entre les forces de maintien de l’ordre et des commerçants. La friction a été si violente et précurseur d’un ras-le-bol, que le gouverneur du district Ami Kane, a jugé opportun de convoquer hier mardi les  syndicats des commerçants et des transporteurs, les maires des six communes du district, les représentants de diverses autres associations de la société civile ainsi que les  religieux dont l’Amupi, le Haut conseil islamique, les représentants des Eglises catholique et protestante pour un conclave qui devrait mettre fin aux « incompréhensions». Encore une fois la montagne risquera d’accoucher d’une toute petite souris. Tous les prédécesseurs de Ami Kane ont tenté cette initiative.

C’est dire donc que c<0e n’est pas, la première fois qu’un gouverneur de Bamako tente de mettre un certain ordre dans l’urbanisation et l’assainissement de la ville de Bamako à travers des opérations de déguerpissements des voies et domaines publics ou encore des opérations de casses de concessions et maisons.

De Yaya Bagayoko à Mme Sy Kadiatou Sow, Natié Pléah, en passant par Moussa Badoulaye Traoré les projets des gouverneurs et maires en matière de déguerpissement des voies publiques ont toujours connu un échec à Bamako. Si tel n’était pas le cas, on  n’aurait pas  vécu ce qui s’est passé samedi. Le problème serait qu’il manque de coordination entre les collectivités locales sur l’urbanisation et l’assainissement de la ville à travers  la libération des servitudes étatiques.

L’autre problème est que les plans de développement de la ville de Bamako se réalisent sans tenir compte de sa population galopante ainsi que de l’exode des ruraux vers la capitale qui faute de travail, se convertissent dans l’informel.

De plus, la politique en matière d’infrastructures et équipements marchands semble inappropriée tant les équipements marchands sont chers et ne sont pas abordables pour les petits commerçants. Les Halls de Bamako par exemple ont été conçus non seulement pour doter la capitale d’un grand marché moderne, mais aussi pour désengorger le « Dabanani ». De nos jours,  les Halls disposent encore d’un grand espace et des magasins inoccupés.

L’autre réalité est qu’il faut reconnaître que le Malien aime faire le commerce aux abords des voies publiques, artères et Avenues. Et cela, même au prix de sa vie. C’est devenu une tradition ancrée dans les mœurs. Et ces installations se font au vu et au su des représentants de l’Etat. Le laxisme de l’Etat réside dans le fait que ces commerçants qui commercent aux abords des routes disposent souvent d’autorisation des mairies à qui ils paient entre 50 à 100 F CFA par jour ; en tout cas une espèce de taxe.

A Bamako toute voie en chantier ou qui vient d’être achevée est immédiatement occupée par de petits vendeurs informels sans que les autorités pipent mot. Après plusieurs années, voire de décennies, lorsque ces petits commerçants auront prospéré au point que les abords de cette route auront représenté de réels dangers que les représentants de l’Etat songent à des déguerpissements.

L’organisation du Sommet France/Afrique est mise en avant pour justifier les déguerpissements manu militari des occupants des voies publiques et du domaine public à Bamako. Mais il faut reconnaître qu’il s’agit bien d’un argument qui teint peu la route. Personne ne pariera, même sur un Kopeck troué, que après janvier 2017 (date du Sommet) les activités aux abords des routes et autres domaines publics ne se reprennent pas de plus belle.

Denis Koné

lesechos

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