La crise du décret anti-immigration de Donald Trump atteint l’Australie. En novembre, Barack Obama a signé un accord avec le gouvernement de Malcolm Turnbull pour accueillir une partie des réfugiés placés par Canberra dans des centres de rétention sur deux îles du Pacifique. Trump pourrait remettre en cause cet accord, qu’il a qualifié de « stupide » dans un tweet aujourd’hui. Le gouvernement australien est l’un des rares qui n’ait pas critiqué le décret anti-immigration de Trump, et pourtant, il est le premier à en faire les frais.

Avec notre correspondante à Melbourne, Caroline Lafargue

L’Australie veut envoyer environ 1 200 réfugiés aux Etats-Unis. La plupart sont arrivés par bateau dans les eaux australiennes, il y a trois ans. Une méthode jugée illégale par Canberra, qui refuse donc de les accueillir sur son sol et les a placés en rétention dans deux pays indépendants du Pacifique.

Ces réfugiés viennent principalement d’Iran et d’Afghanistan. Barack Obama avait accepté de les accueillir mais l’accord conclu en novembre est jugé « stupide » par Donald Trump. Selon ce dernier, ce sont des « migrants clandestins », ce qui est faux. Ils ont finalement obtenu leur statut de réfugiés et le président américain accuse l’Australie de vouloir lui envoyer des terroristes potentiels, « les futurs poseurs de bombe de Boston ».

Le « pire entretien » de Trump

Malgré cela, Malcolm Turnbull, le Premier ministre australien, continue de dire que Trump honorera l’accord. Les deux hommes se sont entretenus au téléphone dimanche et la conversation a été « très franche et directe », d’après Malcolm Turnbull. Mais pour Trump, c’est « de loin le pire entretien » qu’il ait eu avec un chef de gouvernement depuis son arrivée au pouvoir.

Quant au département d’Etat, il précise que seuls les réfugiés qui répondent aux critères du décret anti-immigration de Donald Trump seront acceptés aux Etats-Unis. Cela pourrait poser problème, car la plupart des réfugies que l’Australie veut envoyer aux Etats-Unis sont originaires d’Iran – l’un des pays mis sur liste noire par ce décret.

Rfi