La fondation Tuwindi a procédé, mardi 23 mars 2021, à la remise des conclusions des trois jours (du 24 au 26 février 2021) d’atelier de réflexion sur la constitution de 1992 au ministre de la Refondation de l’État, chargé des relations avec les institutions, Mohamed Coulibaly. La cérémonie a eu lieu dans la salle de réunion dudit ministère.
Intitulé « proposition citoyenne de constitution issue de l’atelier de co-construction de la 4e république », ce document de 50 pages, contenant les différentes propositions détaillées de modification de la constitution de 1992, a été remis aux autorités de la Transition malienne, comme contribution de la société civile malienne à la refondation de l’État.
Vers une nouvelle république
Cette cérémonie de remise a été une occasion pour Tidiani Togola, directeur exécutif de la fondation Tuwindi, de revenir sur les trois jours d’atelier. Un cadre qui a réuni, au grand hôtel de Bamako, plusieurs acteurs de la société civile malienne avec des experts, autour de la révision de la constitution de 1992. Le directeur exécutif de Tuwindi précise qu’au total, 53 articles de la « loi fondamentale » du Mali ont été relus et modifiés.
Acteur de la société civile, Tuwindi n’a aucune prétention de croire que les propositions contenues dans ce document constituent une solution ultime. Selon ses précisions, sur les 122 articles que comporte la constitution de 1992, 53 nécessitent des modifications. M. Togola fait état également d’articles, dont le changement conduit à une nouvelle république. « À partir de nos lectures des propositions faites lors de cet atelier, on se rend compte qu’il n’est pas évident de rester dans une logique de révision, mais d’aller plutôt vers une nouvelle république », a-t-il expliqué.
Processus de la « dernière chance » ?
Comme son nom l’indique, précise Dr Abdoulaye Sall, président du comité de pilotage de l’atelier de co-construction, ce document n’est qu’une contribution des citoyens maliens à la refondation de l’État. Ces jeunes ont fait leur travail. Ils réservent la suite à donner au contenu aux autorités politiques.
Le ministre de la Refondation de l’État, Chargé des relations avec les institutions, Mohamed Coulibaly rassure qu’un meilleur bénéfice sera tiré de ce document bien vrai que plusieurs autres expertises leur ont été présentées. Il souligne que les expertises nationales seront la priorité. Pour construire un pays, il faut mettre ensemble toutes les expertises, a-t-il rappelé. « Ces documents nous permettront de moins nous tromper », espère-t-il avant d’annoncer la tenue de forums citoyens.
Le ministre Coulibaly ne fait aucun doute sur la place cruciale que peuvent jouer les citoyens dans ce processus de refondation de l’État malien. Un processus qui « est peut-être [celui ndlr] de la dernière chance ». Il promet qu’un « bon usage » sera fait de ce document qui servira tout le gouvernement.
Fousseni Togola
Source: Phileingora