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Référendum 18 juin : la girouette des politiques

A moins de deux semaines du référendum sur la nouvelle constitution, des positions antagonistes se concilient en faveur du processus, qui à ses débuts, était honni par une frange importante de la classe politique notamment. A part quelques-uns qui sont restés fidèles à leur position, la majorité de ceux qui appelait à l’abandon de l’initiative s’est rallié finalement au camp de ‘’Oui’’. La girouette politique.

À peine annoncé, quelques mois plutôt, le projet de révision constitutionnelle fait des bulles dans les milieux politiques de notre pays. Des partis politiques jugeaient l’initiative inopportune alors que le pays traverse une période de crise sécuritaire très précaire. De même, ils reprochaient à la procédure d’être illégale parce qu’initiée par un président issu du coup d’État donc non démocratique.
Ces points parmi tant d’autres étaient brandis par des détracteurs de ladite réforme pour demander son abandon par les autorités de la transition. Si cette position a prospéré durant des mois, elle n’a pas pour autant résisté au temps.
En effet, depuis quelques semaines, le navire des partisans de l‘appel à l’abandon du projet de révision constitutionnelle se désemplit. Comme agissant au gré du vent, pardon d’opportunité, ils sont nombreux des responsables politiques à changer de costume et de posture pour soutenir ce qui était indéfendable hier.
De ‘’non’’, ils sont passés au camp au ‘’oui’’. Un revirement spéculaire qui en dit long à la politique à la malienne où les principes et les lignes de conduite sont profanés à l’aune d’intérêt particulier.
Ceci doit nous rappeler de Mamadou Lamine TRAORE qui disait après le Congrès de l’Adema en 1994 : « Les frelons ont envahis la ruche » ; c’était pour signifier que des « affairistes » ont chassé les militants de l’Adéma PASJ.
Cette citation est d’aujourd’hui d’actuelle parce que la démocratie malienne est envahie par des politiques « affairistes » qui ne sont guidés que par leur intérêt personnel.
L’Adema PASJ, la CDS Mogotigui, l’APR en passant par le PS Yeleen Kura, ont tous revu leur position sur le projet de révision constitutionnelle. Quel sacrilège : c’est aussi un autre coup à la crédibilité des partis politiques si elle en existe encore auprès de l’opinion nationale. Une déchéance due aux faux fuyants des acteurs politiques. Ce qui pourrait expliquer aujourd’hui, la forte popularité en faveur des militaires au pouvoir malgré leur effraction sur la scène politique.
Défendant cette ignominie, ils avancent presque tous le même refrain : c’est la base qui a décidé de soutenir l’initiative du président de la transition. Pourquoi n’ont-ils pas consulté leur base avant de prendre une position ? Sont-ils réellement en phase avec leur base ?
Plus de 32 ans d’exercice démocratique, notre pays fait partie des Etats où le taux de militantisme politique est très faible, la gestion patrimoniale des partis politiques n’encourage le militantisme. Donc, peu d’entre eux disposent des bases qui suivent le mot d’ordre de la direction. Par conséquent, avec la mobilisation des communautés en faveur des autorités de la transition, ces directions politiques évitant se faire ridiculiser suivent la voie de la majorité même si elle est contraire à la ligne imaginaire du parti. A défaut de ces idéologies politiques qui constituent toujours de véritables forces au cœur du jeu, les partis politiques misent sur la culture de l’allégeance aux pouvoirs en place en vue d’obtenir des strapontins.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

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