Après une brillante carrière et une vie de star avec de bons salaires, l’avenir des sportifs de haut niveau est souvent aléatoire. Après des années à la recherche des performance, avec des entrainements intensifs et des compétitions qui animent le quotidien, gérer l’après-carrière est un moment délicat pour les sportifs, qui ne sont généralement pas préparés à l’affronter.
Ils sont nombreux ces anciens sportifs à avoir réussi leur reconversion professionnelle. C’est ainsi que Moussa Keïta (Dougou Tigi), ancien footballeur international malien, qui compte 54 sélections, a opté pour le coaching, malgré son diplôme en comptabilité. Il explique qu’à la fin de sa carrière au Maroc, son entraineur Philippe Trichet, un Français, lui a dit qu’il pouvait faire une bonne carrière en tant qu’entraineur de football. « C’est ainsi qu’il m’a initié. Fin 1997, je suis rentré au Mali et j’ai commencé ma carrière d’entraineur au Réal. Aujourd’hui, ma satisfaction, ce sont ces joueurs que j’ai encadrés. Ils sont plus d’une cinquantaine à avoir signé des contrats ». Pour sa part Hamchétou Maïga, basketteuse professionnelle et détentrice du titre de l’Afrobasket 2007, a fait sa reconversion dans l’immobilier et l’humanitaire, à travers la Hamchétou Maïga – Ba Fondation. Aujourd’hui mariée et mère de deux enfants, avec cette fondation elle aide les jeunes à allier les études et le basket et veut aussi promouvoir l’inclusion des personnes ayant une déficience intellectuelle.
La reconversion demande souvent un accompagnement spécifique. C’est dans cette optique que le gouvernement malien, en 2004, a mis en œuvre un Programme d’insertion et reconversion professionnelle des anciennes gloires sportives, en les engageant comme encadreurs de centres sportifs et de jeunes talents en football, basket, athlétisme et handball. L’un des bénéficiaires de ce programme est Souleymane Sangaré, ancien international malien, qui a joué avec trois sélections : juniors, espoirs et seniors. Il explique que ce programme est axé sur la formation de base. Et que dans son centre il a formé des jeunes qui jouent au haut niveau maintenant, comme Abdoul Karim Danté. Il encourage l’instance dirigeante afin qu’elle rende effective la décision d’augmentation de leur allocation financière de 50 000 francs chaque mois à 100 000 francs, avec une souscription à l’AMO et à l’INPS. Et surtout à ne pas oublier les autres anciens, dont certains sont dans des difficultés.
Maryam Camara
Source : Journal du Mali