Jugé pour « Association de malfaiteurs, vol qualifié, meurtre, détention illégale d’arme à feu » par la Cour d’Assises de Bamako, Salim Sanogo dit « Député » membre de la bande, qui a tiré sur l’agent de police Amadou D. Sanogo, en service au Commissariat du 3è Arrondissement, courant 2016, écope de la perpétuité. Le verdict a été prononcé en présence de l’épouse de l’agent de police.
C’est dans la nuit du 21 au 22 avril 2016 que six individus escaladèrent le mur de l’hôtel « Siècle », c après la fermeture de l’établissement sis à Quinzambougou (Commune II). Une fois à l’intérieur, muni d’armes à feu, ils intimèrent à la gérante de leur indiquer la caisse. Au cours de l’opération, un employé, posté sur le toit, parvint à donner l’alerte au Commissariat du 3èArrondissement. L’arrivée sur les lieux du Sergent Chef Amadou Daouda Sanogo, envoyé par sa hiérarchie, coïncida avec la fuite des malfrats, non sans avoir, auparavant, soustrait une importante somme. Le policier les prit alors en chasse et des échanges de tirs s’en sont suivis, au cours desquels un délinquant et l’agent furent atteints par des balles. L’interpellation du malfrat, blessé, par une équipe de police, venue en renfort, a permis d’identifier le blessé en la personne de Cheick Oumar Keita « Kaou », qui dévoilera l’identité de ses complices, Soumaïla Daou dit « Bakara », Seydou Diop, Salim Sanogo dit « Député », Bourama Touré dit « Boura », Madou Koné dit « Poulo ». Malheureusement, l’évacuation de l’agent de police et du malfrat blessé aux Urgences du CHU Gabriel Touré n’a pas permis de les sauver.
Une enquête, rondement menée par les limiers du 3è Arrondissement, a permis de mettre le grappin sur l’un des membres de la bande, du nom de Salim Sanogo dit « Député ». C’était au Cheick Point de Sébénicoro (Commune IV), dans la nuit du 22 février 2017. Il était en possession de cartes de recharge téléphoniques d’une valeur de 75.000 FCFA, d’armes à feu et de cartouches de cigarettes dérobées dans une boutique. Député fut dès lors inculpé pour « Association de malfaiteurs, vol qualifié, meurtre, détention illégale d’arme à feu ». Avant d’être présenté devant la Cour d’assises de Bamako pour être jugé pour les faits à lui reprochés. A la barre, Salim Sanogo a reconnu avoir commis des vols dans plusieurs quartiers de Bamako (Médinacoura, Boulkassoumbougou …), mais, il a tout de même réfuté les cas d’assassinat du policier et d’association de malfaiteurs. Interrogés par la Cour, deux boutiquiers ont formellement reconnu l’accusé Salim dit « Député » comme l’auteur des cambriolages opérés chez eux. Dans son réquisitoire, le parquet a demandé à la Cour de retenir Salim dans les liens de l’accusation conformément aux articles 151 et 201 du Code pénal. Il relèvera qu’il y a assez de dénégations dans les propos de l’accusé devant la Cour. Avant d’ajouter qu’il est extrêmement violent et n’hésite point à tirer sur d’honnêtes citoyens pour s’emparer de leurs biens. Le procureur révélera aussi que Salim a reconnu les faits aussi bien à l’enquête préliminaire qu’au niveau de l’instruction. Quant aux deux avocats de la Défense, ils estiment qu’il y a beaucoup de zones d’ombres dans cette affaire. A les entendre, il est évident qu’un policier a été assassiné par les bandits. Mais faut-il chercher quelqu’un pour lui faire porter le chapeau ? S’est interrogé un avocat. Et d’enchaîner que l’accusé n’a pas reconnu l’attaque de l’hôtel « Siècle », à Quinzambougou, ni le meurtre du Sergent-Chef, Adama D. Sanogo. Aux termes des débats, la Cour a condamné Salim dit « Député » à la réclusion à perpétuité, conformément aux articles 152 et 201 du Code pénal. L’article 152 stipule « Si les violences et voies de fait exercées contre les fonctionnaires et agents désignés aux articles 150 et 151 ont occasionné une incapacité de travail supérieur à vingt jours, la peine sera de cinq à vingt ans de réclusion. Si la mort s’en est suivie, le coupable sera puni de la réclusion à perpétuité ». L’accusé payera aussi 150.000 FCFA et 125.000 aux boutiquiers constitués en partie civile dans le dossier.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant