Arrivée comme un héros pour refonder le Mali, la Transition pilotée par le Colonel Assimi Goïta est farouchement engagée dans une lutte implacable contre les délinquants financiers de la République. Mais depuis l’ouverture de cette aventure exceptionnelle, certains ministres du gouvernement n’ont pas hésité à se démarquer de la voie de la réduction du train de vie de l’État, pour se lancer dans une vaste campagne de dilapidation de l’argent du contribuable, à travers des marchés surfacturés et très mal attribués.
Pour l’exécution de ce puzzle, la devise est simple et même simpliste: « manger et boire avec les pieds et les mains ». Du coup, tous les moyens sont bons pour dévaliser les maigres ressources du pays. Pour y parvenir, les stratégies intelligentes empruntées ont pour noms des ‘’marchés par entente directe et des attributions d’avenants’’.
Les cas atypiques opérés au Ministère des Transports et des Infrastructures en disent long. À titre d’exemple, la construction et le bitumage de la route Zantiébougou-Kolondiéba-Frontière Côte d’Ivoire a été émaillée de nombreux avenants non justifiés. Les faits sont arrivés lors du séjour du ministre, Makan Fily Dabo.
De nos jours, il y a un autre marché qui fait l’objet d’une grande polémique sur les ondes des radios, les réseaux sociaux, dans les bureaux et grins. Il s’agit des travaux de réhabilitation des tronçons de Bamako, Kati, Kolokani-Didiéni-Diéma-Sandaré-Kayes-Kidira. Un financement de 70 milliards initialement prévu pour ce marché a vu une hausse de 15 milliards soit un montant total de 85 milliards.
S’agissant du marché relatif aux travaux de construction et de bitumage de la route Zantiébougou -kolondiéba-Frontière Côte d’Ivoire repartie en lot 1 et 2, il a connu des avenants.
Pour le lot N°1, qui concerne le tronçon Zantiébougou-Bessina long de 75 km, le montant du marché de base s’élève à 20.953.038.821 F CFA HT avec deux avenants : le premier 1.045.188.021 F CFA HT et le second avenant 1.843.353.234 F CFA. HT. Quant au lot N°2, relatif à l’axe Bessina-frontière Côte d’Ivoire, le montant du marché de base est de 16.820.393.599 F CFA HT pour un délai d’exécution de 24 mois. Or, ce sont encore deux avenants qui sont attribués pour ce lot numéro 2. Le montant du premier avenant s’élève à 838.171.479 F CFA HT et le second à 2.683.334.783 F CFA HT.
Tous ces avenants ont été sollicités par le ministre Dabo et accordés par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, en décembre 2020.
D’après nos informations, ces avenants ne sont adossés par aucun support. Nulle part dans le contrat de ces avenants, les motifs des fonds supplémentaires ne sont mentionnés. Pourtant, une étude au préalable avait été réalisée pour que cette situation ne survienne pas. D’autres sources révèlent qu’aucun incident majeur ou de cas de force majeur ne s’est produit pourque les parties contractantes se voient dans la nécessité de recourir à ces avenants.
Cette pratique est de la ‘’surfacturation légalisée’’. Si tel n’est pas le cas, le peuple a le droit de découvrir les justifications de ces avenants. Sur quoi donc les ministres Dabo et Sanou se sont basés pour décider ces décaissements. Il est indispensable que le bureau du vérificateur se saisisse de ce dossier pour y voir clair. Dans ce ministère, on a l’impression que le groupe ETEP/EGK est la seule société de BTP au Mali.
Pour plus de transparence, les autorités de la transition doivent procéder à un nettoyage du système, à commencer du début de la transition à nos jours.
Adama Coulibaly
Source: Le Nouveau Réveil