Une décision d’une rare sévérité, qui marque un tournant majeur dans la gestion de la crise sécuritaire secouant l’Est du pays.
Selon leurs avocats, ces militaires payent aujourd’hui le lourd tribut d’accusations de « lâcheté » et de « fuite devant l’ennemi » lors des récents affrontements contre la rébellion tutsi du M23.
Un groupe armé soutenu par le Rwanda voisin, qui a réussi à prendre le contrôle de larges pans du territoire en dépit de la présence des Casques bleus onusiens.
Une défaite humiliante pour les FARDC, constamment en déroute face à l’avancée des rebelles, malgré les millions de dollars investis dans la modernisation de l’armée nationale.
Un cuisant revers qui a attisé au plus haut sommet de l’État la crainte d’une infiltration ennemie jusque dans les rangs des forces loyalistes.
La décision musclée des procureurs militaires fait donc office de coup de semonce sans précédent. Avec la perspective, pour ces soldats, de devenir les premières victimes du rétablissement de la peine capitale exigée par Kinshasa mi-mars pour juguler la « trahison » parmi les troupes.
Une annonce qui a suscité l’effroi des ONG de défense des droits humains, sans réussir à infléchir la détermination du pouvoir congolais.
Décidé à en finir avec l’indiscipline chronique d’une armée confrontée aux défis sécuritaires les plus redoutables du continent.
Dans un contexte où la stabilité de l’ensemble de la région des Grands Lacs paraît plus que jamais menacée, Kinshasa semble ainsi prêt à toutes les mesures d’exception pour ramener l’ordre dans ses rangs militaires.
Quitte à risquer un engrenage de violences, après ces réquisitions de peine de mort, dont il sera difficile de mesurer
Source : L-frii