La classe politique congolaise s’indigne après qu’une enquête ait affirmé qu’une entreprise israélienne de renseignement privée aurait passé de longs mois à espionner les responsables de l’opposition congolaise à la demande du président d’alors, Joseph Kabila.
« Nous disons que c’est scandaleux. Durant tout ce temps [Joseph Kabila] s’est plus préoccupé de son pouvoir, de son régime au lieu de se préoccuper de la sécurité de la population, au lieu de se préoccuper du social. Comment expliquer qu’on puisse surveiller, espionner les opposants ? » Ève Bazaiba, secrétaire générale du parti d’opposition Mouvement de libération du Congo (MLC), se dit choquée.
En effet, selon une émission d’investigation israélienne, l’entreprise Black Cube composée essentiellement d’anciens membres des services secrets israéliens, aurait été mandatée fin 2015 par le président Kabila pour espionner toutes les activités de l’opposition.
« Une manière de se maintenir au pouvoir »
Certains, comme Olivier Kamitatu, devenu opposant en septembre 2015 après avoir été ministre sous Joseph Kabila, ne se disent pas particulièrement surpris. « Finalement, ces méthodes ont abouti à une répression sanglante ces trois dernières années. Donc cela participait d’une manière de se maintenir au pouvoir. On sait très bien que la République démocratique du temps de Kabila n’avait de démocratique que le qualificatif. »
L’entreprise Black Cube a porté plainte en diffamation devant un tribunal britannique contre l’émission d’investigation israélienne « Uvda ». En République démocratique du Congo, beaucoup espèrent que cette procédure judiciaire va permettre d’obtenir plus de détails sur les modalités de cet espionnage et les personnalités qu’il visait.
RFI