Les médecins de RDC ont entamé un mouvement de grève ce lundi, à l’appel de leur principal syndicat Synamed. Ils réclament de meilleurs salaires, le versement de leurs primes, la reconnaissance de leurs grades et des solutions pour la centaine médecins injustement radiés selon eux en 2016 et qui exercent depuis sans salaire. Surtout, les médecins se plaignent que le dernier accord en date signé en septembre 2017 et censé régler tous ces points litigieux, n’ait pas été appliqué selon eux. Une femme se lamente au soleil en montrant du doigt sa maman assise à l’arrière d’une voiture devant l’hôpital général. « On est là depuis le matin, mais on me dit que c’est la grève.
Moi je n’ai pas les moyens de prendre un autre moyen de transport pour traverser la ville et aller dans un autre hôpital. Ma maman a besoin de soins. » Sa blouse blanche repliée sous le bras, le docteur Kabamba tente de lui expliquer les raisons de la grève. « Etre au service de l’humanité ne veut pas dire devenir un nécessiteux. Nous, médecins, nous sommes devenus des clochards du gouvernement de la république. Comment allez-vous comprendre, un médecin qui travail, il ne touche ni salaire, ni prime. Il y a un protocole d’accord signé mais il n’a jamais été exécuté. Nous aimerions toucher nos droits. » Risque de patients en surnombre Un service minimum a été instauré, les patients hospitalisés continuent de recevoir des soins. Mais seuls deux hôpitaux gèrent les urgences pour toute la capitale. Au centre Mère et Enfant de Barumbu, l’un de ces deux hôpitaux, on fait face à la situation. Alertés par la grève, beaucoup de patients ont renoncé à venir se faire soigner. Le Dr Kengbangba en appelle à la responsabilité du gouvernement. « Si le mouvement continue, il risque d’y avoir de effets néfastes sur nos patients. Si nous recevons beaucoup de cas qui nécessitent par exemple une transfusion sanguine, nous serons alors vraiment débordés. Nous voulons que le gouvernement fasse preuve de bonne volonté par des actions concrètes qui puissent rassurer les médecins. » Des médecins déterminés à poursuivre le mouvement et à ne plus se contenter disent-ils des promesses du gouvernement. Ce week-end, le gouvernement a fait des propositions aux grévistes. A la primature, on estime donc avoir répondu aux revendications des médecins et on estime que la balle est désormais dans le camp de la centrale syndicale qui doit soumettre ces propositions à la base. Pour l’heure, aucun accord n’a été conclu. Nous pensons que ce n’est pas sérieux [les propositions, ndlr], nous voulons des actions concrètes. Par exemple, commencer par payer la paie supplémentaire que l’on attend depuis septembre… Le gouvernement a fait des propostions, insuffisantes pour le docteur José Kengbangba, médecin au centre Mère et Enfant et syndicaliste.
RFI