Depuis l’assassinat d’un colonel de l’armée congolaise et les terribles exactions commises contre la population civile mi-décembre, des dizaines de personnes ont été assassinées dans la région de Beni. Les ADF-Nalu étaient devenus la cible prioritaire des forces congolaises. L’armée a commencé son offensive contre ce groupe rebelle ougandais ultra-violent et particulièrement secret.
Tirs à l’arme lourde et opérations ciblées, selon l’armée congolaise. Depuis jeudi matin, l’opération contre les ADF-Nalu (Alliance des forces démocratiques – Armée nationale de libération de l’Ouganda), surnommée « Soukola », a bien commencé.
Un otage aurait été libéré et un militaire tué à Kamango, l’une des bases des ADF. Des informations impossibles à confirmer de source indépendante.
La nouveauté, c’est que l’armée congolaise mène cette offensive sans l’appui de l’ONU. Deux cents casques bleus sécurisent bien l’aéroport et l’axe Beni-Serengeti mais rien de plus. La mission des Nations unies n’a pas les moyens dans l’immédiat d’être déployée à Beni, affirme-t-on à la Monusco, trop occupée à sécuriser d’autres portions du territoire, près de Goma, par exemple.
En réalité, cette absence fait preuve d’une divergence. Pour la Monusco, la priorité est la lutte contre les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Un message que l’armée congolaise refuse d’entendre.
Les FARDC agissent donc seuls aujourd’hui, face à un ennemi réputé redoutable. Installés depuis 1995 dans les collines de Ruwenzori, les rebelles ougandais ont entre leurs mains plus de 600 otages. Certaines sources craignent des représailles et des assassinats ciblés. Le personnel non essentiel de l’ONU a déjà été évacué de Beni vers Goma.
Source: RFI