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RDC 2001-2018: les dates clés de l’ère Kabila

Arrivé à la tête du pays en janvier 2001, dans la foulée de l’assassinat de son père, Joseph Kabila a présidé à la destinée de la République démocratique du Congo (RDC) pendant presque 18 ans. L’un des chefs de l’Etat les plus riches de la planète, il va devoir céder sa place après l’élection présidentielle finalement prévue pour le 30 décembre, au terme d’une série de reports successifs de l’échéance. Repères.

►26 janvier 2001 : de Kabila à Kabila

A 30 ans, Joseph Kabila succède à son père Laurent-Désiré Kabila après la disparition de ce dernier dans un attentat. Le père avait succédé à Mobutu qui avait régné sur le Congo pendant 32 ans. Le fils Kabila hérite d’un pays exsangue, déchiré depuis 1998 par une guerre régionale impliquant une trentaine de groupes armés et plusieurs pays africains. La RDC, alliée notamment à l’Angola et au Zimbabwe, affronte des rebelles banyamulenge venus du Kivu (Est) et soutenus notamment par le Rwanda et l’Ouganda. Selon les ONG, cette guerre, connue  sous le nom de « deuxième guerre du Congo », aura fait quatre millions de morts et fait fuir plusieurs millions de personnes, réfugiées dans les pays voisins.

►7 décembre 2002 : négociations et partage du pouvoir

Réunis à Pretoria, le gouvernement de transition de Kinshasa et les principaux groupes rebelles signent un accord de paix à Pretoria, mettant officiellement un terme à la guerre. L’accord prévoit la nomination d’un gouvernement d’union nationale composé des leaders des mouvements rebelles, chargé de préparer les élections multipartites.

►18 décembre 2005 : naissance d’une nouvelle République

Les Congolais sont appelés à se prononcer par référendum sur la nouvelle Constitution rédigée sous l’égide du gouvernement d’union nationale en place depuis deux ans. La Constitution est approuvée à 84% par les électeurs.

► 6 décembre 2006 : Joseph Kabila élu président

Proclamé officiellement vainqueur avec 58% des voix au second tour face à son vice-président Jean-Pierre Bemba lors des premières élections libres depuis le coup d’Etat de Mobutu en 1965, Joseph Kabila prête serment en tant que président élu. Ces élections au suffrage direct avaient été organisées par une commission électorale indépendante et avaient été jugées relativement justes par la communauté internationale, mais l’entre-deux-tours a été marqué par des violences. Des partisans des deux candidats se sont affrontés à l’arme lourde dans les rues de Kinshasa.

►28 août 2008 : le Nord-Kivu à feu et à sang

L’année 2008 est ponctuée de violences dans le Nord-Kivu, opposant l’armée et les combattants du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), mouvement dirigé par le général rebelle Laurent Nkunda. Les affrontements prennent un tournant tragique avec l’exode de 250 000 réfugiés suite à une vaste offensive des troupes du CNDP. L’année se clôt sur la publication d’un rapport de l’organisation Human Rights Watch qui accuse le régime de Joseph Kabila de pratiquer la « répression brutale », entraînant la mort de 500 opposants et l’arrestation de plus d’un millier de personnes en deux ans de pouvoir.

►23 mars 2009 : recherche de la paix

Sous la pression de la communauté internationale, le gouvernement Kabila signe à Goma un accord de paix avec le CNDP. Kinshasa s’engage à intégrer les troupes rebelles de Laurent Nkunda au sein de l’armée régulière FARDC. Devenu un parti politique et un allié de la majorité présidentielle, le CNDP coopère avec le gouvernement pour la recherche de la paix face à l’insécurité qui règne encore dans l’est du pays.

►28 novembre 2011 : élections contestées

Joseph Kabila est officiellement réélu lors d’une présidentielle à un tour et son camp obtient la majorité absolue aux législatives. L’opposant Etienne Tshishekedi, arrivé deuxième à la présidentielle, rejette les résultats. Les élections sont marquées par des violences et entachées de multiples irrégularités, conduisant la mission d’observateurs de l’Union européenne à s’interroger sur la crédibilité des résultats. Le pays est au bord de l’implosion.

►6 mai 2012 : naissance du Mouvement du 23 mars

On assiste à la recrudescence de violences dans le Kivu avec l’entrée en scène du Mouvement du 23 Mars (M23), composé d’ex-rebelles du CNDP intégrés à l’armée. Les mutins dénoncent le non-respect des accords signés par le président Kabila le 23 mars 2009, date à laquelle le nom de leur mouvement fait référence. C’est le début d’une nouvelle guerre en RDC, fomentée, selon la communauté internationale, par le Rwanda et l’Ouganda. En novembre les rebelles du M23 prennent le contrôle de Goma, la capitale du Nord-Kivu.

►12 décembre 2013 : fin de la rébellion

Kinshasa et les rebelles du M23 entérinent formellement à Nairobi la fin de leur conflit, plus d’un mois après la défaite militaire de la rébellion, début novembre, avec la prise de contrôle par les troupes gouvernementales de leurs dernières bases dans l’Est. La reddition en mars 2013 de Bosco Ntaganda, chef des rebelles, avait marqué le début de la fin de cette mutinerie.

►19 au 22 janvier 2015 : manifestations contre la révision de la loi électorale

La proposition du gouvernement de modifier la loi électorale pour permettre au président Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat, fin 2016, pousse les opposants au régime à manifester, principalement dans les rues de Kinshasa. La répression fait plusieurs dizaines de morts.

►31 décembre 2016 : accord entre pouvoir et opposition

Sous l’égide de l’épiscopat catholique, le pouvoir et l’opposition signent un accord permettant au président Kabila de se maintenir au pouvoir jusqu’à fin 2017, en contrepartie de la création d’un Conseil national de transition et la nomination d’un Premier ministre de l’opposition. L’opposant Bruno Tshibala est nommé à la primature, poste brigué par Félix Tshisekedi, fils d’Etienne Tshisekedi décédé en février.

►5 novembre 2017 : guerre des dates

Joseph Kabila et ses proches poussaient pour avril 2019 pour la tenue des élections présidentielles, législatives et provinciales attendues depuis deux ans. Or sous la pression de la communauté internationale ainsi que l’opposition congolaise et les mouvements citoyens, la Commission électorale annonce la date du 23 décembre pour l’organisation de ces scrutins régulièrement reportés.

►8 août 2018 : Kabila nomme un dauphin

Après avoir laissé planer le doute sur sa volonté de briguer un nouveau mandat, ce qui aurait nécessité la modification de la Constitution, le président Kabila renonce et désigne son ex-ministre de l’Intérieur et secrétaire permanent du PPRD au pouvoir, Emmanuel Ramzani Shadary, comme le candidat de son camp au présidentiel. Fidèle du président sortant et originaire de la province du Maniema dans l’est de la RDC, Emmanuel Shadary portera les couleurs du Front Commun pour le Congo (FCC), la nouvelle coalition politique regroupant les partis de la majorité présidentielle.

►11 novembre 2018 : candidat unique de l’opposition désavoué

Face au candidat du pouvoir, les ténors de l’opposition réunis à Genève désignent l’ancien homme d’affaires Martin Fayulu, fondateur du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement, comme le candidat unique de l’opposition à la présidence. Cette nomination suscite l’enthousiasme dans les rangs de l’opposition, mais patatras, dès le lendemain de l’annonce, le candidat est désavoué par deux principaux leaders de l’opposition congolaise : Félix Tshisekedi de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et par le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) Vital Kamerhe. Ce dernier soutient désormais la candidature Tshisekedi.

►21 décembre 2018 : report des élections

La Commission électorale, la Céni, crée la surprise en reportant les scrutins au 30 décembre, suite à l’incendie de l’un de ses entrepôts à Kinshasa où étaient stockés des machines à voter ainsi que des bulletins de vote. L’opposition y voit un prétexte pour reporter les élections aux calendes congolaises.

 

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