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Rapport sur l’éducation pour tous en 2015 : Le Ministre Togo reconnait que les objectifs n’ont pas été atteints

Placé sous la présidence du président de l’Assemblée Nationale, Issaka Sidibé, le lancement national du rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous 2000-2015 a eu lieu le 23 juillet 2015. C’était dans la salle Aoua Keïta en présence du ministre de l’Education nationale, Kénékouo dit Barthélémy Togo, du Représentant de l’Unesco au Mali, Lazare Eloundou, et de plusieurs autres personnalités.

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Au Forum mondial sur l’Education, tenu à Dakar en 2000, la communauté internationale engageant 164 pays s’était fixée comme objectif de garantir  une éducation de qualité pour tous à l’horizon 2015. Ainsi, en collaboration avec l’Unesco, chaque année, le Département de l’Education nationale fait le point des avancées et difficultés pour l’atteinte de cet objectif. Dans le cadre de cet exercice, le Ministre Togo et ses partenaires de l’Unesco étaient face aux parlementaires maliens.

A cette occasion, il  expliquera les points de satisfaction et les lacunes persistantes dans la réalisation des 6 objectifs pour atteindre l’éducation de qualité pour tous. Il s’agit de l’Education et la protection de la petite enfance ; l’Enseignement primaire universel ; les Compétences des jeunes et des adultes ; l’Alphabétisation des adultes ; la Partialité entre les sexes et la Qualité de l’éducation.

S’agissant de  l’Education et la protection de la petite enfance , le ministre affirmera que le taux de préscolarisation de 10% prévu par le Programme décennal de développement de l’éducation (Prodec) pour l’horizon 2012 n’a pas été atteint.

Parlant de l’enseignement primaire universel, il admettra que tous les enfants en âge d’aller à l’école n’y sont pas allés. Toutefois, indique-t-il, notre pays a enregistré des progrès. Le nombre d’écoles fondamentales est passé de 5 000 en 2000 à 12 519 en 2014 au 1er cycle. Au second cycle, on est passé de 693 à 3 821 écoles.  Entre 2000 et 2014, les effectifs des élèves au 1er cycle sont passés de 1 126 364  élèves en 2000 à 2 181 617 en 2014. Pour la même période, le nombre des maîtres du 1er cycle est passé de 18 388 à 51 363 en 2014. Le taux brut de scolarisation au 1er cycle passe de 61% en 2000 à 70,1% en 2014.

Au second cycle, le taux brut de scolarisation a évolué de 24,3% en 2000 à 49%.

Le ratio élèves par enseignant a aussi connu des avancées. Il est passé de 67 élèves pour 1 enseignant en 2000 à 37 élèves par enseignants. En ce qui concerne l’éducation des jeunes et des adultes, indique le Département « le taux de transition effective du second cycle qui mesure la capacité de cet ordre d’enseignement à accueillir les nouveaux candidats admis au DEF, a culminé à environ 56% en 2008-2009, chuté à 30% en 2009-2010 pour s’établir à 42,27% en 2014».

Parlant de l’Alphabétisation des adultes, le ministre déplore l’insuffisance des actions entreprises par le gouvernement ces dix dernières années en faveur de ce secteur. Le taux d’alphabétisation est de 27,7%.

Au sujet de la parité et de l’égalité des sexes dans l’éducation, M. Togo affirmera que cette question demeure un souci constant de son Département. Avant de se réjouir de l’augmentation du pourcentage des filles au 1er cycle qui passe de 41,1% en 2000-2001 à 46,3% cette année.

Quant à la qualité de l’éducation, nonobstant les  points de satisfaction, il regrette que le nombre d’enseignants qualifiés soit moins important au premier cycle qu’au second cycle. «si le recours à la Stratégie alternative de recrutement du personnel enseignant en vue d’atténuer les effets pervers du programme d’ajustement structurel et le recrutement d’enseignants fonctionnaires des collectivités territoriale ont contribué à améliorer le taux d’encadrement, des efforts restent encore à faire pour améliorer la qualité des enseignements/ apprentissages», a-t-il soutenu. Partant, après avoir affirmé que la bataille pour atteindre la scolarisation universelle est encore très loin d’être gagnée, le ministre garde espoir d’être au rendez-vous de l’éducation pour tous à l’horizon 2030, le nouvel objectif que le pays s’est fixé.

Le président de l’Assemblée nationale a pour sa part affiché son optimisme. Estimant que   l’éducation et la protection de la petite enfance sont en net progrès. « A l’échelle mondiale, les taux de mortalité infantile ont baissé de 50%, la nutrition infantile a été considérablement améliorée, mais, surtout, près de deux tiers des enfants en âge préscolaire sont scolarisés dans l’enseignement pré-primaire», se réjouissait-il. Pour lui, l’enseignement primaire universel, le deuxième objectif, a aussi connu des progrès, car il  connaît en 2015 un taux net de scolarisation de l’ordre de 93 % à l’échelle mondiale (contre 84 % en 1999) et un accroissement d’au moins 20 points en Afrique subsaharienne entre 1999 et 2012.

Cependant, souligne-t-il, cette embellie générale ne doit pas nous faire oublier le cas spécifique du Mali, qui enregistre plutôt un blocage pour l’atteinte de cet objectif dû notamment à la crise qu’a connue le Mali. Quant au Représentant de l’Unesco au Mali, Lazare Eloundou, il a reconnu les efforts consentis par notre pays. Cependant, il estime que d’énormes progrès restent à faire pour améliorer les données de l’éducation. Pour ce faire, préconise-t-il, il faut aller à une meilleure orientation des budgets de l’éducation.

Oumar KONATE

Source: Le Prétoire

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