Le rapport annuel de l’Onusida a été rendu public le jeudi dernier. Cet énième rapport fait état du dépistage sérologique du VIH, de la suppression de la charge virale ainsi que des traitements de cette maladie. Des progrès ont été observés dans l’atteinte de ces objectifs 90-90-90, mais des efforts restent à mener de part et d’autre dans monde.
Jeudi 22 novembre 2018 a été publié le rapport 2018 d’Onusida intitulé « Savoir, c’est pouvoir : connaitre son statut sérologique, connaitre sa charge virale ». Aux dires de Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’Onusida, « La connaissance est un réel pouvoir : le pouvoir de faire les bons choix pour rester en bonne santé, mais aussi le pouvoir de mener une vie longue et productive. » Voilà qu’est expliqué le titre de ce rapport qui nous indique qu’en 2017, 75% des personnes vivant avec le VIH étaient en connaissance de leur sérologie VIH contre 66 % en 2015. Ce chiffre est alors encourageant puisque constitue la preuve que le dépistage est bien suivi.
En ce qui concerne le nombre de personnes vivant avec le VIH et bénéficiant d’une suppression virale, celui-ci a augmenté, indique le rapport. En 2017, ce nombre est évalué à 47% contre 38% en 2015. Un énorme progrès réalisé. Malgré tout, le rapport signale les difficultés liées au dépistage de la charge virale. Un procédé fort varié, lit-on dans ledit document. « Dans certaines parties du monde, il est facile d’obtenir un dépistage de la charge virale, car ce test est totalement intégré au schéma thérapeutique. Mais dans d’autres pays, cela devient presque impossible avec une seule machine de dépistage de la charge virale pour l’ensemble du pays », écrit le directeur exécutif d’Onusida.
Comme mécanisme pour atteindre les Objectifs 90-90-90, le rapport propose qu’il convienne que les 90% de personnes sous traitement bénéficient d’une suppression de leur charge virale, que les efforts soient redoublés afin d’amener les millions de personnes qui ignorent encore leur sérologie VIH à la connaitre à travers un accès universel au dépistage du VIH. « Ce dépistage doit être aussi largement accessible qu’un test de grossesse », propose-t-on dans le rapport. Outre cela, il conviendrait également de trouver des issues pour que les millions de personnes qui ne bénéficient pas de suppression de leur charge virale en bénéficient également à travers une surveillance de la charge virale disponible à Lilongwe ainsi qu’à Londres. « Les dépistages du VIH et de la charge virale doivent être universels », lit-on dans ledit document.
Dans ce rapport, M. Michel Sidibé a félicité les nombreuses avancées constatées notamment à travers cette révolution non moins majeure : « Les trousses d’autodépistage du VIH ». L’autodépistage a rendu plus disponibles les tests du VIH Sida parce que se passant en toute confidentialité. « En outre, les machines de dépistage de la charge virale sur le lieu de soin amènent le dépistage virologique à proximité des personnes qui en ont besoin », lit-on dans le rapport Onusida 2018.
Le directeur exécutif reste conscient du fait que l’accès aux technologies ne suffit pas à vaincre définitivement le Sida. À travers ce rapport, il propose un combat sans merci contre les discriminations et les stigmatisations qui constituent aujourd’hui également des obstacles majeurs. En plus de cela, le rapport invite au respect des droits de l’homme, notamment le droit à la santé.
Notons quand même que malgré les innombrables progrès réalisés l’Asie et le Pacifique doivent employer suffisamment d’efforts afin de pouvoir atteindre les objectifs 90-90-90 d’ici à 2020. L’Europe orientale et l’Asie Centrale sont en avance en connaissance de la sérologie VIH avec 73% de personnes connaissant leur sérologie. Ce qui est déplorable, note le rapport, c’est la couverture du traitement qui n’est que de 36% et la suppression de la charge virale qui n’est que de 26%.
Le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale constituent les zones en retard en matière de dépistage, de traitement et de suppression de la charge virale. Comme cause de ce retard, le rapport indique : « Un financement national insuffisant, des systèmes de santé défaillants, des soins de santé payants, des situations humanitaires ainsi qu’une stigmatisation et une discrimination importantes ont sapé les efforts visant à intensifier le dépistage et le traitement du VIH dans la région. » Les discriminations et les stigmatisations de personnes vivant avec le VIH constituent également des facteurs bloquants, explique-t-on dans le rapport.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays