Le nouveau rapport du Centre Carter, l’observateur indépendant sur la mise en œuvre de l’accord d’Alger note plusieurs griefs dans le processus de paix et de réconciliation. Ce document de 15 pages publié ce mercredi 22 mai 2019, couvre la période de janvier à avril 2019. Le rapport souligne des reculs récents dans le processus et évoque les obstacles qui entravent le progrès du projet de paix.
La faiblesse de la prise de décision, la lenteur du processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), l’absence des services de l’Etat à Kidal. Voici entre autres obstacles qui entravent le processus de mise en œuvre de l’accord, selon le Centre Carter. L’observateur indépendant regrette aussi le manque de consensus parmi les garants internationaux et la crise au Centre du pays.
Ce ralentissement de la mise en œuvre contribue à l’accroissement de l’insécurité au Nord, selon le rapport rendu public ce matin. Les dispositions de l’accord devraient à aller ensemble, estime Jean N’Tole Kazadi, conseiller spécial adjoint au bureau du Mali. « Au cours des 4 dernières années, on a beaucoup plus discuté de questions politico-administratives et de questions sécuritaires, on a quelque peu négligé les problèmes de réconciliation », a déclaré Jean N’Tole Kazadi. Avant d’ajouter : « vous ne pouvez rien faire avec les meilleures méthodes de gouvernance si les Maliens ne sont pas réconciliés. Il y a un volet important dans la réconciliation : celle des Maliens » a-t-il ajouté.
Pour ainsi donner un souffle nouveau au processus, l’observateur indépendant prône la reprise de mécanisme de prise de décision et de dialogue entre les parties maliennes. Il recommande à la communauté internationale d’établir un calendrier clair et contraignant pour le processus de DDR.
Bisa WILLIAMS, la conseillère spéciale au Centre Carter, demande que le rôle de la justice traditionnelle dans le système malien soit clarifié. « Il y a une grande expectative sur les mécanismes que la Commission justice vérité et réconciliation(CVJR) va utiliser. Il y aussi une sorte de justice arbitraire au Nord parce que n’avons pas résolu la justice transitionnelle avec celle qu’on dit moderne », note Bisa Williams.
Ce nouveau rapport souligne également la situation difficile des réfugies, des déplacés internes et les questions humanitaires. Ce document sera remis à toutes les parties prenantes du processus de paix au Mali.
Studio tamani