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Rapport de Human Rights Watch sur le Mali : Les autorités maliennes réfutent les accusations

Plusieurs des dizaines de civils auraient été exécutés dans le centre du Mali depuis décembre 2022, lors d’opérations antijihadistes, indique l’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch qui accuse les forces armées maliennes et des combattants “étrangers”

Dans son rapport publié le lundi 24 juillet, et basé sur les témoignages d’une quarantaine de victimes et de témoins direct, Human Rights Watch rapporte des cas d’exécutions sommaires, de disparitions forcées, de tortures de détenus, ainsi que de destructions et de pillages de biens appartenant à des civils.

Le Mali vit un conflit très complexe depuis presqu’une décennie, en raison de la présence dans le pays, de groupes armés islamistes liés à Al Qaida et à l’Etat Islamique, qui a entrainé, selon Human Rights Watch, une réaction jugée excessive de la part de Bamako.

« En réponse aux attaques, souvent brutales de ces groupes, l’armée malienne s’est engagée, ensemble avec ces combattants étrangers et alliés, dans une stratégie meurtrière de contre-terrorisme, ce qui a couté la vie à beaucoup de personnes, et engendré des souffrances… dans le pays », regrette Ilaria Allegrozzi, Chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch.

Du côté des autorités maliennes, cette version est rejetée en bloc.

Des enquêtes biaisées selon les autorités maliennes

Le ministère malien des affaires étrangères a réagi en disant “regretter” ces allégations et en accusant HRW de mener des “enquêtes biaisées”, qui ne tiennent pas compte de la nature asymétrique de la menace djihadiste à laquelle le pays est confronté.

“À cet égard, le gouvernement réfute fermement les allégations qui suggèrent que les opérations antiterroristes conduisent à un ciblage ethnique et que ces opérations touchent prétendument les civils sans discrimination”, indique le communiqué.

Si les autorités maliennes ont déclaré par le passé que des instructeurs militaires russes se trouvaient dans le pays, elles n’ont jamais admis la présence de Wagner.

Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a toutefois déclaré dans une interview aux médias que Wagner “fournit des services de sécurité” au gouvernement malien et, à la suite de la mutinerie ratée de Wagner le mois dernier, il a affirmé que les mercenaires travaillaient comme instructeurs au Mali.

Selon un lot important de documents militaires américains divulgués au début de l’année, le Mali a été utilisé comme mandataire pour acquérir des armes auprès de la Turquie au nom de Wagner, une dépêche du Pentagone affirmant que le chef de la junte avait confirmé qu’il le ferait.

Le Mali lutte contre les militants islamistes depuis plus de dix ans.

Les chefs militaires, qui ont pris le pouvoir en 2020, dirigent actuellement un gouvernement de transition destiné à ouvrir la voie à des élections démocratiques.

Le Mali a rompu les accords de défense avec la France et ses partenaires européens le 2 mai 2022, et a demandé et obtenu, du conseil de sécurité, le retrait de la Minusma, Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali.

BBC

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