En marge de la présentation de son rapport annuel, le 10 décembre 2018, nous avons pu interroger Mme Ramata Guissé, Directrice Exécutive d’Amnesty International / Mali, sur la situation des droits de l’Homme dans notre pays. Lisez plutôt ses impressions.
Madame la Directrice Exécutive, parlez-nous un peu de votre rapport de cette année.
Comme vous le savez, c’est chaque année vers la fin de l’année qu’Amnesty International présente le bilan de son rapport annuel. Cette année, nous avons travaillé sur les cinq grandes régions du monde à savoir : l’Afrique, l’Amérique, l’Europe, l’Asie Centrale et l’Asie du Sud-est.
Qu’en est-il de la situation des droits de l’Homme au Mali ?
Les droits de l’Homme sont malmenés au Mali. Ils ne sont pas du tout respectés. Vous voyez à longueur de journée des gens marcher. Les droits les plus élémentaires sont violés au Mali, notamment le droit à la marche pacifique. Donc, c’est dire que le droit humain se porte très mal dans ce pays. Nous constatons également qu’il y a un recul en matière de liberté d’expression et de respect des droits de l’Homme. C’est la raison pour laquelle, les organisations de défense des droits de l’Homme se sont réunies en réseau pour protester et essayer de mieux défendre cette année les droits humains au Mali.
Que comptez-vous faire concrètement pour que les choses changent ?
Nous comptons beaucoup dénoncer à travers les médias. Nous comptons également faire des plaidoyers à l’endroit des autorités sur ces violations de droit de l’Homme.
Madame la Directrice, cette année le rapport fait un focus sur les femmes, pouvez-vous nous dire pourquoi cela?
Il a été constaté cette année, à travers le monde, que les femmes défenseurs des droits de l’Homme se sont illustrées par leurs engagements à l’endroit des autorités. C’est la raison pour laquelle, Amnesty a mis un focus sur l’engagement des femmes dans la lutte pour la cause des droits de l’Homme. Il faut aussi reconnaître que les femmes ont payé le plus lourd tribut en termes de violence en 2018.
Selon vous, qu’est-ce qui explique cet engagement des femmes?
Cet engagement des femmes s’explique par le fait que les droits humains sont globalement respectés par-ci et par-là. Mais, les droits des femmes sur l’ensemble des cinq continents sont mal respectés. Donc, c’est ce qui explique un peu ce grand engagement des femmes.
Quel est l’appel que vous lancez à l’endroit des autorités?
L’appel que j’ai à lancer à l’endroit des autorités, c’est de les inciter à plus de veille sur les droits humains. Car, ces droits se portent actuellement très, très mal au Mali.
Amadou Basso
Source : Ziré-Hebdo