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Ramadan et don de sang : le carême refroidit les ardeurs malgré l’utilité du geste

Au Mali la pandémie de la Covid-19 a réduit considérablement le don de sang impactant négativement l’approvisionnement en produits sanguins des structures de soins. Pour preuve, le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) a collecté 22.747 poches de sang entre janvier et juin 2019 contre 16.765 pour la même période en 2020, soit un écart de 6.000 poches. Le nombre de nouveaux donneurs de sang recrutés a également chuté par rapport à la même période. De 3.174 donneurs en 2019, le CNTS n’a reçu que 1.680 donneurs.

 

Le mois de ramadan qui débute demain constitue une autre source d’angoisse car, la plupart des donneurs observent le jeûne. Résultat, même les donneurs habituels se font rares pendant cette période. Chaque année c’est le même scénario entrainant une insuffisance des produits sanguins. Le CNTS a pour mission de collecter, de traiter, de séparer en ces différents composants le sang afin de le mettre à la disposition des structures de santé dans le cadre de la prise en charge des malades. Il envisage de nouvelles stratégies pour pallier l’insuffisance de produits sanguins.

Le directeur général du CNTS Dr Amadou B. Diarra a indiqué que la période allant de la déclaration des premiers cas de la Covid-19 jusqu’à la findu mois de juillet dernier a été très difficile. En plus des besoins habituels non satisfaits viennent se greffer les demandes liées à la prise en charge des cas de Covid-19. Ces malades ont besoin de plasma et de plaquettes liées aux troubles de l’hémostase. Pourtant sur la même période les donneurs de sang se faisaient désirer dans son centre. Alors que les dispositions ont été prises par le CNTS pour les sécuriser. Toutes les mesures barrières étaient respectées. À l’entrée, la température était prise, le dispositif de lavage des mains était en place. Une bavette était offerte à chaque donneur. En plus, le directeur a révélé que les attroupements étaient interdits et que la distanciation était respectée.

Cette année encore, le mois de ramadan arrive dans un contexte déjà fortement perturbé par la crainte de la Covid-19. Une situation qui fait craindre le pire pour le directeur du CNTS. «C’est unvéritable casse-tête» déclare-t-il. Néanmoins, il ne baisse pas le bras. Il envisage de reconduire la stratégie adoptée l’an dernier et qui a apporté quelques satisfactions. Ceci consiste, en collaboration avec des associations religieuses, à faire des collectes de sang après la rupture du jeûne. Il avoue que durant les dix premiers jours du jeûne, la moisson a été assez intéressante. Par contre, sur la deuxième moitié du mois de ramadan, les organismes étant épuisés, les candidats se font rares et la collecte est de plus en plus difficile.

Nos compatriotes ne sont pas réputés pour être de grands donneurs de sang. Notre interlocuteur estime que cela est dû au fait que nous ne sommes pas altruistes. La plupart vient pour faire des dons de sang juste pour aider un parent ou un proche alors que le principe du don est le bénévolat ou l’altruisme.

À Bamako le CNTS a enregistré 56.667 poches collectées. Pour satisfaire les besoins d’un pays, au moins 2% de la population doit être donneur de sang, a indiqué le Dr Diarra. Avant de rappeler que l’insuffisance du sang a des conséquences dramatiques sur la prise en charge des patients comme : les accidentés de la voie publique, les femmes en couche qui peuvent faire des hémorragies, les enfants qui ont des formes graves du paludisme, les drépanocytaires, les personnes atteintes de cancer qui sont sous chimiothérapie, les hémodialysées etc.

En dehors des personnes concernées, dont les parents remueront ciel et terre pour accéder aux poches, la plus grande frange de la population reste imperméable aux soupirs de détresse des familles affectées.

Fatoumata NAPHO

Source : L’ESSOR

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