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Ramadan et crise énergétique : Dure, dure glace

En cette période de ramadan, le manque d’électricité a engendré une crise aiguë de glace alimentaire à Bamako et dans certaines capitales régionales. Ceux qui la vendent ont considérablement augmenté les prix.

La glace, en cette période de canicule et de ramadan, est particulièrement l’une des denrées la plus recherchée. Elle permet de se rafraîchir et d’étancher sa soif au moment de la rupture du jeûne. Mais, aujourd’hui, s’en procurer, au-delà même de son prix, relève d’un chemin de croix. Un morceau de glace est vendu dans notre pays à 500 voire 1000 F CFA par endroits.

A l’approche du crépuscule, un engouement accru se forme sur les lieux où on vend de la glace à Bamako, au point de paralyser par moments, la circulation. A Magnambougou, en Commune VI du district de Bamako, un vendeur de glace loue les services de la police pour cadrer les clients et éviter des émeutes !

Si certains trouvent que la hausse vertigineuse des prix de la glace s’explique par le manque de la fourniture d’électricité, d’autres pensent au contraire que le gouvernement de Transition en est le premier responsable parce que diriger, c’est prévoir et le gouvernement n’a rien prévu pour faire face à cette crise énergétique.

“On ne peut pas passer toute la journée à jeûner et rompre le jeûne avec de l’eau ou des boissons chaudes. C’est inadmissible pour moi. Depuis le début du ramadan, j’achète un sachet de glace à 500 F CFA et c’est non négociable à prendre ou à laisser. C’est juste incroyable ce que nous vivons. Depuis que je suis né, je n’ai jamais vu une telle situation au Mali”, a déploré ce chef de famille qui dépense au moins 3000 F CFA dans la glace pour passer la nuit en beauté.

Avoir de la glace à Bamako, c’est le parcours du combattant en plus il faut avoir des relations sinon tu n’auras rien. Certains se déplacent de quartiers en quartiers à la recherche du précieux sésame.

“C’est un ami qui m’a mis en contact avec une vendeuse de glace. Chaque jour, à partir de 14h, je quitte Badalabougou pour Magnambougou dans le seul but de trouver des glaces pour étancher ma soif en cette période de ramadan et de grande chaleur.

Ici on nous en vend à 500 F. Mais si tu vois que le prix de la glace est arrivé jusqu’à ce montant ça veut dire qu’il y a problème. Je n’accuse pas EDM-SA, mais plutôt le gouvernement de Choguel qui, il faut le dire est incapable de régler cette question de délestage récurrente. Le gouvernement sait très bien que durant le mois de ramadan, les Maliens ont besoin de courant mais il n’a rien fait en amont pour pallier ce problème au moins pour un mois. C’est cette situation qui a fait que les vendeurs de glace ont grimpé le prix”, a souligné M. Fofana.

La rareté crée la cherté et contribue à la hausse des prix du marché. Ceux qui vendent de la glace investissent dans quelque chose pour avoir de l’électricité quand les autres n’en ont pas pour satisfaire un besoin.

Selon les témoignages des vendeurs de glace, il n’y a pas de courant et ils sont obligés eux-mêmes d’acheter du carburant pour alimenter les groupes électrogènes pour fabriquer de la glace.

“Le nombre d’heures qu’EDM nous fournit de l’électricité ne permet pas à nos congélateurs de bien congeler sans oublier la faible intensité du courant. Nous mettons tous les jours l’équivalent de 30.000 F CFA dans le gasoil pour faire tourner nos groupes électrogènes. Tout le monde sait que le carburant coûte extrêmement cher. Pour s’en sortir, il faut qu’on augmente le prix de la glace sinon on ne va pas nous en sortir.

Au moins si l’EDM nous donne 12h ou 15h d’affilée d’électricité avec une intensité forte, vous verrez que le prix de la glace reviendra à la normale rapidement”, a expliqué une vendeuse de glace à Magnambougou.

En plus de Bamako, les capitales régionales sont touchées aussi de plein fouet par la crise énergétique. Par exemple à Gao et à Mopti, un sachet d’eau glacée peut coûter jusqu’à 500 F CFA. Et des fois, ce n’est que de l’eau avec un morceau de glace dedans, nous disent certains habitants joints par téléphone.

“Gao est plongé dans le noir depuis des jours, et la glace on en voit rarement. Même si on en trouve, c’est cher, le prix peut atteindre jusqu’à 500 F CFA”, a laissé attendre cette habitante de la cité des Askia.

Ousmane Mahamane

Korotoumou Konaté

(Stagiaire)

Mali Tribune

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