Pas de profil type, mais “une activité aux multiples visages”. La prostitution en France est ainsi définie dans un rapport de la commission des affaires sociales du Sénat, présenté et publié jeudi 17 octobre, et que francetv info s’est procuré. Sa présentation intervient trois jours après le dépôt, à l’Assemblée nationale, d’une proposition de loi visant à sanctionner par une amende les clients de prostituées, ainsi qu’à abroger le délit de racolage public. Les députés estiment “qu’il convient de protéger plutôt que d’interpeller” les personnes qui se prostituent. L’occasion pour francetv info d’esquisser les différents aspects de la prostitution en France.
En majorité, des femmes étrangères entre 30 et 60 ans…
Premier constat des auteurs du rapport : le manque de données étayées et partagées sur la prostitution, du côté des prostituées comme des clients, est criant. Pour dresser un panorama de ce phénomène, les sénateurs Jean-Pierre Godefroy (PS) et Chantal Jouanno (UDI) ont donc compilé des études.
Combien de personnes se prostituent ? Le rapport estime qu’entre 20 000 et 40 000 personnes se prostituent en France.“Cette fourchette, que certaines associations jugent sous-estimée, correspond à celle utilisée par les services de police, en particulier par l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH)”, précise-t-il. En 2001, l’OCRTEH évaluait entre 10 000 et 12 000 le nombre de personnes prostituées, dont 6 000 à 7 000 à Paris, indique aussi le rapport.
Quel est leur sexe ? Les personnes qui se prostituent sont des femmes, à environ 90%. A titre d’exemple, l’association toulousaine Grisélidis dénombre, pour la prostitution de rue, 89% de femmes, 8% de personnes transsexuelles et 3% d’hommes parmi les quelque 600 personnes rencontrées sur le terrain, dans un rapport d’activité publié en 2012, cité par Jean-Pierre Godefroy et Chantal Jouanno.